Dominique de Villepin critique l’accord entre Trump et Ursula von der Leyen

Accord commercial entre Donald Trump et Ursula von der Leyen

Crédit photo : DR

À peine signé, l’accord commercial entre Donald Trump et Ursula von der Leyen fait l’objet d’un feu nourri de critiques.

Qualifié d’« historique » par ses architectes, le pacte transatlantique scellé le 27 juillet en Écosse engage l’Union européenne à acheter pour 750 milliards de dollars d’énergie américaine, à investir 600 milliards dans des équipements « made in USA » et à accepter des droits de douane à hauteur de 15 % sur ses exportations vers les États-Unis.

Un tournant qui n’a pas manqué de faire réagir l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin.

Dans une déclaration cinglante, celui qui fut une des voix les plus critiques de l’unilatéralisme américain dans les années 2000 a dénoncé « un traité inégal où l’un paye des droits de douane à hauteur de 15 %, mais l’autre aucun ». « Comment ne pas appeler cela un tribut ? », s’est-il interrogé.

Un pacte jugé asymétrique

Au-delà des chiffres, Villepin dénonce le déséquilibre fondamental de l’accord. L’UE s’engage à importer massivement du gaz, du pétrole et des produits énergétiques américains pour un montant de 750 milliards de dollars, tout en injectant 600 milliards de dollars supplémentaires dans l’économie américaine via des achats d’armements et d’équipements militaires.

« Mais combien d’emplois cela coûtera-t-il à l’Europe ? », alerte l’ancien chef du gouvernement, pointant le risque d’un décrochage industriel sur le Vieux Continent.

Il questionne aussi les conséquences sur la souveraineté énergétique européenne et l’objectif climatique du « net zéro » : « Avec quel impact sur la décarbonation ? »

Un précédent dangereux, selon Villepin

L’ancien diplomate ne croit pas à une désescalade à court terme. Pour lui, « il est illusoire de croire que Donald Trump arrêtera là ses revendications face à une Europe dont il méprise la souveraineté ».

Et même si un futur président américain plus conciliant arrivait au pouvoir, Villepin reste sceptique sur la possibilité de revenir sans contreparties sur ce qu’il considère comme une aubaine stratégique pour les États-Unis.

En toile de fond, une crainte partagée par d’autres voix européennes : celle d’une perte de contrôle stratégique.

L’accord ouvre en effet les portes du marché européen sans droits de douane aux industries énergétiques, technologiques et militaires américaines, sans réciprocité équivalente.

Une concession majeure, vue comme un recul historique pour l’autonomie stratégique de l’Union.

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