Le doctorat est une période propice aux vi0lences s3xistes et sexµelles (VSS), selon plus de la moitié des étudiants interrogés dans le cadre d’un rapport publié ce lundi 16 décembre 2024 par l’Observatoire des violences s3xistes et sexµelles dans l’enseignement supérieur.
Le constat est plus fréquent chez les femmes (56,2%) et les personnes qui se définissent comme « non-binaires » (70,3%) que de la part des hommes (42,7%), relève cette enquête à laquelle ont participé plus de 2.000 doctorants et jeunes docteurs, selon l’association étudiante déjà à l’origine de plusieurs rapports sur les VSS dans l’enseignement supérieur.
Le laboratoire, principal lieu de travail des doctorants, est aussi le premier théâtre des vi0lences. Près d’un quart des répondants déclarent y avoir subi ou avoir été témoins d’au moins une forme de violence, de harcèlement ou de discrimination passible de sanctions légales.
Les faits les plus souvent dénoncés sont des agissements s3xistes (17,3%), des outrages sexistes (15,7%), des discriminations (11,1%) ou du harcèlement sexuel (8,1%).
Près de 40% des doctorants ayant mené des recherches de terrain rapportent également des violences ou des comportements inappropriés, comme des remarques obscènes (15,5% des femmes et 3,8% des hommes), des agressions sexuelles (2,8% des femmes) ou encore des vi0lences physiques, note l’observatoire, selon qui « les terrains internationaux ou en zones reculées augmentent la vulnérabilité des doctorants, en particulier des femmes et des minorités de genre ».
Les congrès et colloques, essentiels au parcours académique, sont aussi des espaces à risque. Parmi les doctorants ayant participé à ce type d’événement, 5,3% déclarent y avoir subi des atteintes ou agressions de nature sexuelle.
Plus de la moitié des répondants (50,8%) considèrent que les femmes voient leur place constamment remise en cause, une perception particulièrement marquée chez les femmes (56,1%) et chez les personnes qui se définissent « non-binaires » (67,2%), mais contestée par 38,9% des hommes.
Par ailleurs, 80,4% des répondants estiment qu’il est difficile d’être mère lors de son doctorat, contre 49,2% pour les pères.
« Malgré l’ampleur des violences, les dispositifs institutionnels restent inadaptés », estime l’observatoire, qui note un « sous-signalement » des faits « expliqué par la crainte de représailles ».
À peine 9,9% des répondants estiment que des mesures claires existent dans leur établissement pour prévenir ou traiter ces violences sur le terrain, s’alarme l’association, qui émet une série de recommandations (mesures financières, mise en place de cellules de veille et de signalement, formation…).
@Avec l’AFP