Diplomatie : sans tambour ni trompette, cette puissance européenne fait fort et réconcilie ces deux pays africains en conflit

Diplomatie : sans tambour ni trompette, cette puissance européenne fait fort et réconcilie ces deux pays africains en conflit

Crédit Photo : fr-academic

Sans bruit, la Turquie a joué la carte de la diplomatie en trouvant une solution sur les désaccords anciens et récurrents entre l’Ethiopie et la Somalie.

Les deux voisins, qui ont déjà connu des affrontements armés au XXe siècle, se sont retrouvés enlisés dans une querelle au sujet de l’accès éthiopien aux eaux internationales.

Les divergences éthiopiennes et somaliennes ne se limitent pas à un simple accès côtier.

 Elles se nourrissent de plusieurs décennies de méfiance, jalonnées de rivalités identitaires et d’enjeux de frontières mal définies.

L’accord conclu au début de l’année par Addis-Abeba et le Somaliland, lequel visait à offrir un couloir maritime d’une vingtaine de kilomètres à l’Ethiopie, a été vécu par la Somalie comme un coup porté à son intégrité territoriale.

Les rancunes se sont ravivées, renforcées par la volonté éthiopienne d’affirmer son poids économique et militaire.

 Parallèlement, divers acteurs, dont l’Egypte, ont saisi l’occasion de peser dans ces tractations.

Des observateurs évoquent l’idée que Le Caire a pu tenter d’utiliser cette crise pour consolider sa présence dans la Corne et influencer le rapport de force global, sans toutefois parvenir à un résultat concret.

Ankara joue la carte de la diplomatie

C’est dans cet environnement sensible que la Turquie est intervenue. Son rôle d’intermédiaire s’est affirmé progressivement, après plusieurs sessions de négociations infructueuses.

Ankara a su offrir une plateforme neutre, et le président turc a conduit, au palais présidentiel, un round de discussions entre les dirigeants somalien et éthiopien.

Les heures passées autour de la table ont abouti à un compromis mettant fin à un contentieux qui menaçait de dégénérer.

L’entente prévoit que l’Ethiopie bénéficie d’un accès maritime via la Somalie, sans que cela ne remette en cause la souveraineté de cette dernière.

De son côté, Mogadiscio s’engage à faciliter le transit des marchandises éthiopiennes, ce qui devrait consolider l’activité de certains ports somaliens, dont celui de Berbera.

Le protocole antérieur conclu entre Addis-Abeba et le Somaliland se retrouve ainsi invalidé, au bénéfice d’une solution conçue comme mutuellement avantageuse.