Déversement toxique : près de 200 personnes portent plainte contre un géant chinois dans ce pays africain

Déversement toxique : près de 200 personnes porte plainte contre un géant chinois dans ce pays africain

Crédit Photo : Human Rights Watch

Près de 200 personnes affectées par un déversement massif de déchets toxiques dans le nord de la Zambie ont déposé plainte contre l’entreprise chinoise propriétaire du site minier, selon des documents consultés par l’AFP ce mercredi 17 septembre 2025.

Après la rupture d’une retenue en février, des dizaines de millions de litres de résidus se sont répandus dans l’environnement près de Kitwe, au coeur de la ceinture de cuivre zambienne en Afrique australe.

« Cette exposition (…) a provoqué toute une série de problèmes de santé immédiats, notamment des diarrhées, des douleurs abdominales, des irritations cutanées, des maux de gorge, des irritations des voies respiratoires, de la toux, des sensations d’oppression thoracique, des brûlures, des nausées/vomissements, des maux de tête, des saignements de nez et du sang dans les urines », liste la plainte déposée le 12 septembre au nom de 176 habitants de la zone devant un tribunal zambien.

Ils demandent le dépôt de 80 milliards de dollars sur un compte séquestre en « garantie » pour la « réhabilitation, la remise en état et la restauration de l’environnement, ainsi que pour l’indemnisation intégrale de toutes les personnes » affectées par les « effets actuels et à long terme ».

En attendant, les requérants réclament 8.000 kwachas zambiens par mois, soit un peu moins de 300 euros, pour se reloger temporairement dans une zone non souillée.

Une entreprise de dépollution a rapporté des quantités déversées vingt fois supérieures aux annonces de l’entreprise publique chinoise Sino-Metals Leach (SML), propriétaire du site de production de cuivre.

Ces déchets toxiques ont contaminé un affluent de l’une des plus longues rivières de Zambie, la Kafue, selon des défenseurs de l’environnement.

Firme sud-africaine initialement retenue par l’agence de l’environnement zambienne (Zema) pour nettoyer la zone, Drizit a alerté dans un communiqué fin août sur des « niveaux dangereux de cyanure, d’arsenic, de cuivre, de zinc, de plomb, de chrome, de cadmium ». Autant de polluants pouvant causer des malformations congénitales ainsi que des cancers, selon l’Organisation mondiale de la Santé.

Le cabinet de dépollution accuse aussi l’entreprise chinoise d’avoir rompu le contrat « un jour avant la date de remise du rapport final » après de premiers « rapports montrant la gravité de la pollution ».

Même si l’appel d’offres émanait de la Zema, le contrat était établi avec SML.

Contacté, sa holding China Nonferrous Mining (CNMC) n’avait pas répondu immédiatement à l’AFP. Une entreprise voisine qu’elle possède, NFC Africa Mining, est poursuivie dans la même procédure par les 176 plaignants.

© Agence France-Presse

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