En prenant un coup d’avance sur la France, la Russie, les États-Unis ou la Chine, un constructeur de navires d’Australie a mis à l’eau vendredi ce qu’il décrit comme le plus grand bateau électrique du monde.
Il s’agit d’un mastodonte de 130 mètres capable de transporter plus de 2.000 passagers.
Ce catamaran en aluminium baptisé Hull 096 est alimenté par plus de 250 tonnes de batteries, selon son constructeur, la société Incat.
Les batteries et le système de stockage d’énergie fourniront plus de 40 mégawattheures de capacité installée.
Construit pour l’opérateur de ferry sud-américain Buquebus, il permettra de transporter jusqu’à 2.100 passagers et jusqu’à 225 véhicules sur l’estuaire de la Plata entre Buenos Aires et l’Uruguay.
Ce bateau « prouve que les solutions de transport à grande échelle et à faibles émissions ne sont pas seulement possibles, mais qu’elles sont prêtes maintenant », a déclaré Stephen Casey, PDG d’Incat, après le lancement sur la rivière Derwent, à Hobart, dans l’État insulaire de Tasmanie.
Selon l’Organisation maritime internationale (OMI), le transport maritime représente près de 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre responsables du réchauffement de la planète.
Le mois dernier, les États membres de l’OMI ont voté en faveur d’un système mondial de tarification visant à réduire les émissions de carbone dans le secteur maritime.
Tous les navires devront utiliser un mélange de carburants à plus faible intensité carbonique d’ici à 2028, sous peine de sanctions financières.
Les groupes de pression environnementaux craignent toutefois que le passage aux biocarburants ne pose d’autres problèmes, tels que la déforestation, et n’aille pas assez loin dans la lutte contre les émissions maritimes.
Au final, la fabrication de ce bateau est une prouesse que l’Australie vient de faire bien avant la France, la Russie ou les États-Unis.
© Agence France-Presse