Face au fardeau croissant de la dette qui étouffe le développement des pays africains, l’Union africaine vient de prendre une décision de taille.
En effet, l’organisation veut mettre un terme à ce fléau avec la création du Mécanisme africain de stabilité financière (AFSM) lors de son récent sommet à Addis-Abeba.
L’initiative, portée par la Banque africaine de développement (BAD), représente une réponse concrète à un problème qui mine depuis trop longtemps les économies africaines.
La dette des pays africains ; un problème de taille
L’urgence de la situation n’est plus à démontrer. Et pour cause, le service de la dette des pays africains a atteint le niveau record de 90 milliards de dollars en 2024.
C’est une charge colossale qui contraint de nombreux États à sacrifier leurs investissements dans des secteurs essentiels comme la santé ou l’éducation.
En 2022, pas moins de 22 pays africains ont consacré plus de ressources au remboursement de leur dette extérieure qu’à leurs dépenses de santé.
Pourtant, selon Akinwumi Adesina, président de la BAD, la perception du risque africain par les marchés financiers est largement surévaluée.
Les études de Moody’s Analytics révèlent un taux de perte de seulement 1,7% en Afrique, bien inférieur aux 13% enregistrés en Amérique latine ou aux 10% en Europe de l’Est.
Cette distorsion se traduit par des primes de risque excessives qui pénalisent injustement les emprunteurs africains.
L’AFSM entend corriger ces déséquilibres en mobilisant des ressources sur les marchés financiers internationaux pour couvrir le risque de crédit des nations africaines.
Les projections de la BAD sont encourageantes : si le mécanisme était immédiatement opérationnel, il pourrait générer jusqu’à 20 milliards de dollars d’économies sur le service de la dette d’ici 2035.
Ce dispositif, dont l’adhésion sera volontaire et ouvert sous conditions à des participants non-africains, s’inscrit dans une stratégie de renforcement des instruments financiers du continent.
Il vient compléter d’autres initiatives comme l’augmentation des droits de tirage spéciaux du FMI pour l’Afrique et la création d’une agence de notation africaine.