Bruxelles s’apprête à publier la semaine prochaine des lignes directrices sur la désinformation pour préciser, avant les élections européennes de début juin, les règles que devront respecter les réseaux sociaux sous peine d’amendes, selon un responsable européen.
Les plateformes ont l’obligation de mettre en place des mesures pour limiter les risques de propagation de fausses informations, dans le cadre du nouveau règlement sur les services numériques (DSA), qui s’applique pleinement depuis février.
Elles doivent par exemple disposer de systèmes pour identifier certains contenus générés par de l’intelligence artificielle, mettre en place des dispositifs pour que les utilisateurs puissent signaler des contenus truqués, ou encore accorder au régulateur un accès à leurs algorithmes.
Le but des lignes directrices est d’aider les plateformes, devenues des diffuseurs d’information incontournables, à « bien appliquer les règles prévues par le DSA; il s’agit de ne leur laisser aucun doute sur ce qu’elles doivent faire pour se conformer », a expliqué à l’AFP le responsable européen, sous couvert d’anonymat.
A deux mois et demi des élections européennes, Bruxelles s’inquiète notamment de l’impact sur la campagne électorale des sons, photos et vidéos créés grâce à l’intelligence artificielle générative.
La Russie est en particulier régulièrement accusée de tentatives de manipulation de l’opinion dans les pays occidentaux via la promotion d’informations truquées sur les réseaux sociaux.
« 2024 est une année importante pour les élections », a déclaré le commissaire au numérique, Thierry Breton. « C’est pourquoi nous utilisons pleinement tous les outils offerts par la législation sur les services numériques pour veiller à ce que les plateformes respectent leurs obligations et ne soient pas utilisées à mauvais escient pour manipuler nos scrutins, tout en préservant la liberté d’expression ».
La Commission européenne a déjà ouvert en décembre une enquête formelle visant le réseau social X (anciennement Twitter) pour des manquements présumés aux règles européennes en matière de modération des contenus et de transparence.
Le 14 mars, la Commission a réclamé des explications à huit grands services en ligne, dont TikTok, Facebook, Google, YouTube et X, sur la façon dont ils gèrent les risques liés à la diffusion de contenus manipulés (« deepfakes »).
La mise en garde concernait aussi Instagram, Snapchat et le moteur de recherche Bing.
© AVEC AFP
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