Plusieurs personnalités politiques étrangères, dont des opposants, et au moins deux ex-présidents, du Botswana et de Colombie, se sont vu refuser l’entrée en Angola le 13 mars 2025 alors qu’ils devaient assister à une réunion organisée par un parti d’opposition du pays, selon des sources concordantes.
L’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), deuxième parti du pays, a déclaré avoir invité ces personnalités, dont le chef de l’opposition tanzanienne Tindu Lissu et l’opposant mozambicain Venancio Mondlane, à une conférence sur la démocratie.
« Les autorités d’immigration angolaises retiennent et refusent l’entrée en Angola pour moi et une délégation de plus de vingt dirigeants de haut niveau », a déclaré Tindu Lissu sur les réseaux sociaux.
L’ancien président colombien Andres Pastrana a de son côté dit sur X être également retenu à l’aéroport de la capitale angolaise Luanda.
Le sénateur kényan Edwin Sifuna a également indiqué s’être vu refuser l’entrée, publiant sur les réseaux sociaux une lettre de l’Unita adressée à l’immigration angolaise.
La lettre, datée du 12 mars, indiquait que M. Sifuna arriverait à l’aéroport Quatro de Fevereiro de la capitale angolaise Luanda, aux côtés de six autres personnalités politiques, dont deux Ukrainiens.
Le nombre exact de personnalités politiques concernées n’est pour l’heure pas connu. Plusieurs sources ont indiqué à l’AFP qu’au moins une vingtaine de personnes ont été empêchées d’entrer en Angola, dont l’ex-président du Botswana Ian Khama, et des militants des droits humains.
Le gouvernement n’avait pas réagi dans l’immédiat aux demandes de commentaire.
Un député de l’Unita, Nelito da Costa Ekwiki, s’est indigné de la situation, affirmant qu’elle nuisait à l’image du président angolais Joao Lourenço, actuel président en exercice de l’Union africaine.
L’Angola cherche à améliorer son image en se présentant comme pays médiateur, notamment dans le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo.
Le pays a été dévasté par une guerre civile de 27 ans qui a débuté immédiatement après l’indépendance du Portugal en 1975, lorsque le mouvement rebelle Unita a défié le MPLA au pouvoir, qui gouverne toujours le pays.
Des organisations de défense des droits humains et des militants de l’opposition ont accusé les autorités angolaises d’accroître la répression, notamment avec de nouvelles lois pour restreindre les médias et empêcher les manifestations.
Avec AFP