Au Togo, des milliards pourraient bientôt pleuvoir dans les caisses de l’État avec la prochaine mise en exploitation d’une importante mine.
En effet, dès juillet 2025, la mine de manganèse de Nayega entrera en production, ouvrant la voie à des milliards de recettes pour ce petit pays ouest-africain.
Il faut savoir que le projet Nayega représente bien plus qu’une simple mine. Il s’agit d’un pari de l’État togolais pour diversifier ses revenus miniers. Jusqu’à présent, le pays dépendait principalement de l’exportation de phosphates, un minerai moins valorisé sur les marchés internationaux.
La Société Togolaise de Manganèse (STM), entièrement contrôlée par l’État, pilote désormais ce projet d’envergure. Cette prise de contrôle gouvernementale montre la volonté politique de mettre à profit les ressources nationales. Le manganèse de Nayega bénéficie d’un contexte international favorable, étant un minerai critique utilisé dans l’industrie des batteries et de la mobilité électrique.
Keras Resources, ancienne propriétaire de l’actif, accompagne techniquement le projet dans le cadre d’un accord de coopération signé en 2023.
Cette société britannique percevra une rémunération équivalente à 1,5% du chiffre d’affaires brut pour ses services de conseil pendant trois ans. De plus, elle touchera 6% du chiffre d’affaires brut pour ses services de courtage, soit l’aide à la commercialisation du minerai.
Cet accord de courtage présente des conditions précises. Les versements s’arrêteront lorsque la mine aura produit et vendu 900 000 tonnes de manganèse enrichi, ou après 3,5 années d’exploitation.
L’échéance qui surviendra en premier déterminera la fin des paiements. Cette structure contractuelle protège les intérêts togolais tout en garantissant l’expertise technique nécessaire.
Le calendrier de production suit un plan progressif. La mine démarrera avec 4 000 tonnes de manganèse vendable par mois durant les trois premiers mois.
Ensuite, la production doublera pour atteindre 8 000 tonnes mensuelles. Cette montée en puissance graduelle permet d’optimiser les processus industriels et de sécuriser les débouchés commerciaux.
Les réserves minérales de Nayega s’élèvent à 8,5 millions de tonnes selon les estimations de 2019. Cette quantité considérable garantit une exploitation sur 11 ans, offrant une visibilité économique à long terme. Pour un pays de la taille du Togo, ces réserves représentent un trésor géologique majeur.
L’impact économique de ce projet dépasse largement le secteur minier. Actuellement, ce secteur ne représente que 1,15% du produit intérieur brut togolais et 17,5% des exportations totales.
L’exploitation de Nayega pourrait considérablement modifier ces proportions. Les revenus générés devraient permettre de financer des projets de développement dans d’autres secteurs.
Cette diversification minière s’inscrit dans une stratégie nationale plus large. Le Togo cherche à réduire sa dépendance aux phosphates, dont les cours restent volatils sur les marchés internationaux. Le manganèse offre des perspectives plus stables, notamment grâce à la transition énergétique mondiale qui stimule la demande en batteries électriques.
L’entrée en production de Nayega intervient également dans un contexte géopolitique favorable. Les pays occidentaux cherchent à diversifier leurs approvisionnements en minerais critiques pour réduire leur dépendance vis-à-vis de certains fournisseurs traditionnels. Le Togo pourrait donc bénéficier de cette demande accrue.
Avec le démarrage de l’exploitation de la mine prévu en juillet 2025, le Togo entre dans une nouvelle ère espérant des milliards de revenus.