Le gouvernement canadien vient d’annoncer une initiative novatrice visant à faciliter l’obtention de la résidence permanente pour certains étudiants étrangers.
Ce projet pilote, dévoilé par le ministre de l’Immigration Marc Miller, cible spécifiquement les étudiants inscrits dans des établissements universitaires francophones.
L’objectif est double : renforcer la présence francophone au Canada, particulièrement dans les régions minoritaires, et accélérer l’intégration de ces diplômés au marché du travail.
Cette mesure permettra à environ 2 300 étudiants de passer directement du statut de résident temporaire à celui de résident permanent après l’obtention de leur diplôme.
Le ministre Miller souligne l’avantage de ce programme : « Ce sont des gens qui, évidemment, parlent un français impeccable. Qui étudient dans des institutions postsecondaires à vocation francophone. Et qui vont avoir deux, trois et même quatre ans de début d’intégration [au moment de leur diplomation] ».
Une exclusion qui fait débat
Cependant, cette initiative soulève des questions d’équité, car tous les étudiants francophones ne sont pas logés à la même enseigne.
Pour être éligible, un candidat doit être citoyen d’un pays membre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en Afrique, au Moyen-Orient ou dans les Amériques.
Cette condition exclut de facto les étudiants algériens, l’Algérie n’étant pas membre de l’OIF, contrairement à ses voisins marocains et tunisiens qui peuvent bénéficier du programme.
Cette distinction basée sur l’appartenance à l’OIF plutôt que sur les compétences linguistiques ou académiques des étudiants semble paradoxale.
Elle crée une situation où des étudiants partageant la même langue, la même culture universitaire et parfois les mêmes origines régionales se retrouvent traités différemment par le système d’immigration canadien.
Cette décision pourrait potentiellement influencer les choix des futurs étudiants algériens quant à leur destination d’études, les poussant peut-être vers d’autres pays offrant des perspectives d’immigration plus équitables.