Les dirigeants ouest-africains ont tenu leur 68e sommet à Abuja le 14 décembre 2025. Julius Maada Bio, chef d’État sierra-léonais et président en exercice, a présidé la rencontre. Les événements au Bénin et en Guinée-Bissau ont dominé les discussions. La première nation a échappé à une tentative de putsch le 7 décembre, tandis que la seconde a basculé sous contrôle militaire.
L’organisation communautaire a affiché une posture ferme. « La recrudescence des changements anticonstitutionnels de gouvernement menace notre stabilité régionale », a déclaré le président Bio lors de la séance d’ouverture. Les chefs d’État ont condamné les coups de force et réaffirmé leur attachement aux principes démocratiques. Bref, la gouvernance légitime reste le socle indispensable.
Le vice-président nigérian Kashim Shettima a précisé la doctrine régionale : aucun pays ne peut garantir seul sa sécurité. Les menaces transfrontalières exigent une coopération accrue en matière de renseignement et d’opérations conjointes. D’ailleurs, la conférence a annoncé la création d’une brigade régionale de plus de mille soldats pour 2026. Cette force interviendra contre l’extrémisme violent et les tentatives de déstabilisation.
Les questions économiques ont aussi mobilisé l’attention. Les économies régionales ont montré de la résilience en 2025, avec une croissance accélérée et une inflation maîtrisée. Néanmoins, les dirigeants ont exprimé leur inquiétude face aux retards dans la convergence macroéconomique. Le lancement de la monnaie unique ECO est prévu dans moins de deux ans. La « Task Force » présidentielle a été réactivée pour accélérer les préparatifs.
Sur le plan de l’intégration, plusieurs dossiers ont avancé. La carte nationale d’identité biométrique de la CEDEAO doit faciliter la libre circulation des personnes. L’harmonisation des règles d’origine dans le Système de libéralisation des échanges progresse également. Les États membres ont reçu instruction d’intensifier l’application de la Zone de libre-échange continentale africaine.
Le secteur énergétique a connu une avancée notable. La synchronisation des réseaux électriques des quinze pays de la région représente une réalisation historique. Cependant, les arriérés de paiement menacent la viabilité du Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain. Les dirigeants ont appelé à régulariser rapidement ces créances.
La Guinée a retenu l’attention de l’assemblée. Selon Mediaguinee, la CEDEAO a « salué les efforts déployés par la Guinée pour mener à bien la transition politique du pays en organisant une élection présidentielle prévue le 28 décembre 2025 ». L’organisation va déployer des missions d’observation électorale pour accompagner ce scrutin.
Au plan institutionnel, la conférence a procédé à l’attribution des postes statutaires pour la période 2026-2030. Le siège de l’Organisation ouest-africaine de la Santé sera transféré en Côte d’Ivoire. Les pays de l’Alliance des États du Sahel conservent leur statut de membres non régionaux au sein de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO.
Les partenaires techniques et financiers ont reçu les remerciements des chefs d’État. Enfin, l’organisation s’est engagée à mobiliser des ressources pour financer les infrastructures régionales prioritaires, notamment les corridors routiers et les projets énergétiques. La prochaine session sera annoncée ultérieurement.