Début d’entente entre Donald Trump et le nouveau chancelier allemand, Merz

Merz Donald Trump

Crédit photo : DR

Le nouveau chancelier allemand, Merz, et le président américain, Donald Trump, ont amorcé ce jeudi 8 mai, un prudent début de réchauffement des relations bilatérales, en disant notamment vouloir « rapidement » régler les différends commerciaux et chercher une paix « durable » en Ukraine.

Ces annonces ont été faites par le gouvernement allemand à la suite d’un premier échange téléphonique entre les deux dirigeants depuis que Friedrich Merz est entré en fonction mardi à Berlin.

Elles font suite à plusieurs mois de tensions inédites depuis 1945 entre Washington et Berlin sur les questions non seulement commerciales, mais aussi de défense, ou concernant le soutien appuyé apporté par des responsables américains à l’extrême droite allemande.

MM. Merz et Trump « ont convenu » lors de cet échange « de mettre fin rapidement aux différends commerciaux » entre les Etats-Unis et l’Union européenne (UE) autour des droits de douane, a indiqué le porte-parole gouvernement allemand.

En raison de l’importance des exportations pour son économie, l’Allemagne est particulièrement inquiète des répercutions de la guerre commerciale déclenchée par Washington.

La première économie européenne vient d’enchaîner deux années de récession et est de facto en stagnation depuis déjà 2018.

Cette annonce par Berlin est intervenue alors que M. Trump a en parallèle annoncé jeudi une première trêve dans son offensive commerciale mondiale sous la forme d’un compromis « historique » avec Londres.

Il a assuré que le Royaume-Uni allait s’ouvrir davantage aux produits américains, pour « plusieurs milliards de dollars ».

Londres affirme de son côté qu’une taxe de 25% imposée par les Etats-Unis sur les voitures importées sera réduite à 10% pour les véhicules britanniques.

En parallèle, l’UE menace elle de taxer les voitures et avions américains en cas d’échec des négociations en cours pour mettre fin aux droits de douane imposés par M. Trump sur les produits européens.

Partenaire « indispensable »

Lors du même entretien téléphonique, le chef de l’Etat américain, Donald Trump, a assuré, selon Berlin, à M. Merz qu’il soutenait les efforts européens « en vue d’une paix durable » en Ukraine.

« Trump a dit qu’il soutiendrait fermement les efforts allemands » en ce sens, « de concert avec la France, la Grande-Bretagne, la Pologne et d’autres partenaires de l’Allemagne en vue d’une paix durable », selon le communiqué rendant compte de l’entretien.

Malgré les tensions récentes germano-américaines, Friedrich Merz a aussi assuré au président américain que « 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis restaient un ami et un partenaire indispensable de l’Allemagne ».

C’est une inflexion après les déclarations souvent très dures ces derniers mois du dirigeant conservateur allemand, pourtant historiquement atlantiste convaincu, à l’égard des Etats-Unis.

Il a appelé l’Europe à s’autonomiser davantage en matière de défense, face aux menaces américaines de se désengager du continent. Et il s’est dit ouvert à l’idée de placer son pays sous la protection des parapluies nucléaires français et britannique, en complément de celui des Etats-Unis.

Et, sur le plan politique, M. Merz a encore mardi soir appelé l’administration Trump à « se tenir à l’écart » de la politique intérieure de son pays, après le soutien apporté par le vice-président américain JD Vance et le chef de la diplomatie Marco Rubio au parti d’extrême droite allemand AfD.

Il a dénoncé les « observations absurdes » sur son pays venant de Washington, à la suite du classement de l’AfD comme parti « extrémiste », menaçant l’ordre démocratique. Une décision suspendue jeudi dans l’attente d’un jugement sur un recours déposé par le parti.

Marco Rubio avait dénoncé une « tyrannie déguisée » en Allemagne.

@Avec l’AFP

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