Si le nombre de pauvres africains augmente, il est en de même pour le nombre de milliardaires sur le continent. Le hic est que le nombre de pauvres augmente à une grande vitesse alors que celui des riches évolue au compte-gouttes. Qu’est-ce qui explique cela ?
« Aujourd’hui, ils sont 23 milliardaires africains »
Selon le dernier rapport de l’ONG OXFAM, les inégalités se creusent malgré la croissance économique. Le PIB augmente, le nombre de milliardaires augmente, mais la pauvreté augmente aussi.
« En l’an 2000, il n’y avait aucun milliardaire africain, aujourd’hui, ils sont 23. Leur fortune cumulée fait 112 milliards de dollars », a expliqué Fati N’Zi Hassan, Directrice Afrique de l’ONG OXFAM.
L’Afrique est la seule région du monde où les personnes vivant dans l’extrême pauvreté continuent d’augmenter.
7 personnes sur 10 des plus pauvres se trouvent en Afrique. Et ce chiffre était de 1 sur 10 en 1990. Cela s’explique par une politique qui favorise les riches et abandonne la majorité.
Une politique favorable aux riches
En 10 ans, l’impôt sur la fortune a baissé de 25 pour cent en Afrique. Les impôts payés sur les salaires ont augmenté de 20 pour cent. Les taxes sur les revenus ont augmenté.
« Beaucoup de gouvernements protègent les ultra-riches », a conclu Fati N’Zi Hassan qui exclut dans ces gouvernements ceux de quelques pays comme le Maroc ou l’Afrique du Sud.
La faute ne vient pas seulement des gouvernements mais aussi des obligations qui pèsent sur eux. A titre d’exemple, le FMI et la Banque mondiale imposent des politiques d’austérité aux pays africains.
Ces mesures frappent les plus pauvres et épargnent les plus riches. « Depuis 2022, la plupart des pays qui ont contracté des prêts auprès de ces institutions ont réduit leur budget pour la santé, l’éducation et la protection sociale.
Donc on coupe dans les salaires des infirmiers mais on n’impose pas d’efforts significatifs aux plus riches », a expliqué la Directrice Afrique de l’ONG OXFAM. « Nous demandons au FMI de revoir ses conditionnalités », a-t-elle plaidé.