La première femme, Dahbia Benkired, a avoir été condamnée en France à la « perpétuité réelle » pour viol, torture et meurtre de Lola Daviet, 12 ans, n’a pas fait appel de sa condamnation, a indiqué mardi à l’AFP son avocat.
« Elle n’a pas fait appel« , a déclaré Me Alexandre Valois, de cette peine qui est la plus sévère prévue par le code pénal française, et qu’avait prononcée la cour d’assises de Paris le 24 octobre.
Dahbia Benkired disposait de dix jours pour faire appel de sa condamnation, un délai qui a expiré lundi à minuit.
L’horreur du crime, commis dans un appartement du XIXème arrondissement de Paris, avait suscité l’effroi.
La « perpétuité réelle », c’est-à-dire une peine de réclusion criminelle à perpétuité sans possibilité de demander un aménagement de peine, a été instaurée en 1994.
La justice antiterroriste en a prononcé plusieurs, mais elle n’avait jusqu’alors été prononcée qu’à quatre reprises pour des meurtres d’enfants.
Les personnes condamnées à cette peine peuvent demander au bout de trente ans à la justice de revenir sur cette impossibilité de demander un aménagement de peine, selon des conditions draconiennes, ce qui n’est qu’un préalable à un éventuel processus.
Parmi les quatre condamnés pour des meurtres d’enfants, Pierre Bodein sera le premier à pouvoir l’engager, en 2034, à 86 ans.
La semaine dernière, la mère de la victime, Delphine Daviet, avait dit « espérer » sur la radio privée RTL que la meurtrière renonce à un appel, ne voulant « pas revivre » de nouveau procès.
L’audience de six jours en octobre avait exposé l’horreur du supplice vécu par l’enfant, sans que l’accusée ne livre de véritables réponses quant au processus qui l’avait fait passer à l’acte.
A l’époque âgée de 24 ans, marquée par une précarité sociale certaine, Dahbia Benkired vivait par intermittence chez sa sœur, dans un immeuble du XIXe arrondissement de Paris.
Le 14 octobre 2022, elle avait attiré sous la contrainte Lola, la fille des gardiens de la résidence, dans son appartement. Dans un huis clos de 97 minutes, elle l’avait ensuite violée, torturée puis tuée en lui obstruant les voies respiratoires avec du ruban adhésif.
S’en était suivie une fuite erratique, chargée d’une malle dans laquelle elle avait placé le corps de la fillette.
Avec AFP