L’armée d’un pays peut parfois faire certains dérapages. Toutefois, il n’est pas rare qu’elle l’admette. C’est ainsi le cas dernièrement avec un pays africain.
En effet, l’état-major des armées en Centrafrique, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a reconnu ce mercredi 9 avril 2025, dans un communiqué, des violences de ses soldats contre des civils. Et ce, après une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux qui a provoqué l’indignation.
Elle ne s’est pas arrêtée à ce niveau. Elle a aussi assuré que les faits qui remontent à plus d’un an ont été sanctionnés.
Derrière les excuses de l’armée, une vidéo choquante
Les scènes montrées dans la séquence sont insoutenables : une vingtaine d’hommes et de femmes, dont certaines portent leur enfant en bas âge dans les bras, allongés sur le sol. Ils attendent de se voir infliger des coups de fouet par plusieurs militaires des Forces armées centrafricaines (Faca).
Les images des sévices, largement diffusées depuis début avril sur les réseaux sociaux, remontent à « plus d’un an », a assuré le chef d’état-major des armées centrafricaines, Zéphirin Mamadou, poussé à réagir mercredi dans un communiqué.
Pour rappel, les violences ont été commises sur des sites miniers « exploités et abandonnés » à plus de 200 km au nord de la capitale, Bangui, selon la même source.
Jugés dangereux, leur accès « avait été interdit au public », indique le communiqué, et les militaires étaient intervenus à la demande des « autorités politiques et administratives » locales pour assurer « la protection de la population », notamment face au risque d’effondrement d’anciens puits de mine.
Selon l’état-major, les militaires incriminés auraient agi en rétorsion aux intrusions illégales de la population, qui pénètre sur les anciens champs miniers pour « se procurer du gravier ».
Le communiqué assure que les auteurs ont été traduits devant un « conseil de discipline », sans préciser la peine prononcée à leur encontre.
« Pour éviter l’infliction délibérée de douleurs ou de souffrances physiques souvent dans un but de punition et d’intimidation, une mission de l’inspection générale de l’armée nationale a été dépêchée dans la localité pour enquêter sur les faits et sensibiliser les militaires », explique l’état-major. Le rapport d’enquête n’a jusqu’ici pas été publié.
Selon le texte, 17 personnes auraient perdu la vie dans des effondrements de puits de mines en 2024.
La République centrafricaine est l’un des pays les plus pauvres du monde, meurtri par une succession de conflits. Plus de la moitié de la population vit avec moins de 2 dollars par jour.
© Agence France-Presse