Une mobilisation générale ; un scénario digne de la Deuxième Guerre mondiale, pourrait bien se dérouler en Algérie, pays d’Afrique du Nord. Et pour cause, le Conseil des minsitres a annoncé l’examen d’une loi en ce sens.
Concrètement, face à un contexte géopolitique de plus en plus tendu, l’Algérie accélère le pas en matière de défense nationale.
Le gouvernement algérien a, en effet, indiqué l’examen d’un projet de loi sur la mobilisation générale, une décision prise lors d’un Conseil des ministres présidé par le président Abdelmadjid Tebboune à Alger.
Il faut savoir que la démarche gouvernementale survient dans un contexte régional particulièrement délicat pour l’Algérie, qui fait face à des pressions diplomatiques croissantes sur plusieurs fronts.
La mesure pourrait, à terme, permettre au régime de rappeler des réservistes et d’activer des dispositifs de défense renforcés dans ce pays clé de l’Afrique du Nord.
Loin d’une guerre imminente, une réponse du pays d’Afrique du Nord aux pressions diplomatiques
L’annonce de cette loi coïncide avec une initiative américaine de médiation entre le Maroc et l’Algérie, orchestrée par le conseiller présidentiel Massad Boulos.
Cette démarche s’inscrit dans la continuité du soutien réaffirmé de Washington au plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, que le Département d’État américain qualifie de « seul cadre crédible et réaliste ».
Pour les autorités algériennes, cette médiation apparaît davantage comme une tentative d’imposer une solution favorable aux positions marocaines qu’une véritable négociation équilibrée.
L’Algérie, qui soutient historiquement le Front Polisario et le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, voit sa position fragilisée sur ce dossier crucial.
La pression s’intensifie également avec l’évocation, dans un rapport du Hudson Institute, d’une possible désignation du Front Polisario comme organisation terroriste par les États-Unis. Une telle décision isolerait davantage Alger sur la scène internationale et affaiblirait considérablement son influence régionale.
Un encerclement diplomatique
La dégradation des relations avec la France constitue un autre front de tensions pour l’Algérie.
Les récentes expulsions croisées de diplomates ont marqué une rupture significative entre Paris et Alger, dans un contexte de rapprochement stratégique franco-marocain qui inquiète les autorités algériennes.
Au sud, la situation n’est guère plus favorable avec le Mali. L’incident du drone malien abattu début avril a déclenché une crise diplomatique sans précédent, conduisant à la fermeture mutuelle des espaces aériens entre les deux pays.
Cette détérioration des relations avec un voisin traditionnellement allié illustre l’isolement croissant de l’Algérie dans la région.
La mobilisation générale comme outil de riposte
Dans ce contexte d’encerclement perçu, la loi sur la mobilisation générale apparaît comme un instrument de réponse stratégique.
Elle permettrait non seulement d’activer des dispositifs de défense exceptionnels, mais aussi d’envoyer un signal fort aux partenaires internationaux : l’Algérie n’entend pas céder sous la pression.
Cette mesure vise également à rappeler au Mali la supériorité militaire algérienne et, sur le plan intérieur, à renforcer l’unité nationale autour d’un discours de défense de la souveraineté.
En période de tensions sociales et économiques, le pouvoir tente ainsi de mobiliser le sentiment patriotique comme outil de légitimation politique.
Trois scénarios possibles
À court terme, plusieurs scénarios se dessinent pour l’avenir de cette initiative.
Le plus probable verrait ce projet de loi servir principalement de levier de négociation diplomatique, permettant à Alger d’accroître son poids dans les discussions avec Washington et ses alliés sans nécessairement mettre en œuvre une mobilisation effective.
Un deuxième scénario envisageable serait celui d’une mobilisation partielle, ciblant certaines catégories de réservistes, afin d’envoyer un avertissement clair tout en évitant une escalade militaire majeure. Cette option permettrait à l’Algérie de réaffirmer ses lignes rouges tout en maintenant une certaine mesure.
Enfin, bien que moins probable à ce stade, le scénario d’une mobilisation générale effective ne peut être totalement écarté, particulièrement si les autorités algériennes percevaient une menace directe à leurs intérêts stratégiques fondamentaux ou à leur souveraineté.
En misant sur la dissuasion, l’Algérie espère redéfinir les règles du jeu diplomatique dans la région. Toutefois, à mesure que son isolement s’accentue, la marge de manœuvre du régime se réduit, rendant chaque décision potentiellement lourde de conséquences pour la stabilité de l’Afrique du Nord, région déjà marquée par de nombreuses tensions et conflits latents.