C’est une mauvaise nouvelle pour les amateurs de paris sportifs dans certains États du Nigéria.
En effet, en annulant la loi fédérale de 2005 qui encadrait les jeux de hasard à l’échelle nationale, la plus haute instance judiciaire du pays a ouvert la voie à une application plus stricte de la charia dans l’État Kano.
La police islamique de Kano, connue sous le nom de Hisbah, n’a pas tardé à réagir. Concrètement, son porte-parole, Abba Sufi, affirme avec détermination la volonté de mettre fin à une activité jugée contraire aux préceptes de l’islam.
Cette sortie drastique intervient dans un contexte où près de 200 établissements de paris sportifs opèrent dans la région, attirant une clientèle considérable autour des retransmissions de football et des courses hippiques.
L’enjeu dépasse largement le cadre religieux. Dans une économie fragilisée, ces établissements représentent une source de revenus non négligeable pour de nombreux habitants.
Sydney Emeafu, à la tête de l’Union nationale des travailleurs des jeux et loteries (NUGLOW), a mis en lumière l’importance socio-économique de ce secteur, tandis que les autorités religieuses pointent du doigt les risques d’addiction croissante dans un contexte de précarité.
Il convient de relever que cette confrontation entre droit fédéral et loi islamique montre aussi la complexité du système juridique nigérian, où douze États du nord appliquent la charia parallèlement au droit commun.
La décision de la Cour suprême, en donnant la primauté aux États fédérés sur cette question, pourrait créer un précédent significatif pour d’autres domaines de la vie publique.
L’offensive contre les paris sportifs à Kano peut être mise dans un plan de contrôle social. En octobre dernier, la fermeture de dizaines d’établissements suite aux plaintes de parents inquiets témoignait déjà d’une volonté de régulation stricte.
La nouvelle position de la Cour suprême ne fait que renforcer cette tendance.