Un tribunal fédéral d’Abuja a condamné, jeudi 4 septembre 2025, D.T., alias « Keisha Reynolds », pour cybercriminalité.
Poursuivi par la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), il était accusé d’avoir usurpé l’identité d’une investisseuse fictive aux États-Unis pour détourner 71 795 dollars.
Les faits remontent à décembre 2024. Selon l’acte d’accusation, T. s’était présenté en ligne comme « Keisha Reynolds », une supposée investisseuse privée américaine.
Sous ce faux profil, il a réussi à soutirer plus de 71 000 dollars à un certain Philbert, en utilisant la plateforme d’échange de cryptomonnaies Bybit.
L’enquête, menée en coopération avec le département de police de Jackson Township (États-Unis), a révélé que les fonds provenaient en réalité d’une organisation caritative américaine, Pregnancy Support Network.
Les comptes de l’ONG avaient été compromis avant que l’argent ne transite par plusieurs intermédiaires, dont un complice identifié comme Libson Junior, puis converti en cryptomonnaies.
L’enquêteur de l’EFCC, Ogunjobi Olalekan, a précisé que Tamarakuro avait reçu deux versements de 0,27 bitcoin et retiré 18 000 dollars via la plateforme Busha. Les opérateurs Bybit et Busha ont confirmé que les comptes utilisés appartenaient bien au prévenu.
À l’audience, Tamarakuro a plaidé coupable. Son avocat, Laye Aeemokoya, a demandé la clémence, évoquant son statut de primo-délinquant, sa paternité et sa charge familiale.
L’EFCC a toutefois souligné que plus de 42 000 dollars avaient déjà été récupérés grâce aux saisies auprès des plateformes, et demandé que ces sommes soient restituées à la victime.
Le juge Emeka Nwite a reconnu le prévenu coupable et l’a condamné à un an de prison, avec une possibilité de payer une amende d’un million de nairas (environ 650 euros) en substitution de peine.
Il a également ordonné la confiscation des fonds récupérés au profit de l’ONG et exigé de l’accusé une déclaration sous serment de bonne conduite.
Ce cas montre les nouveaux modes opératoires de la cybercriminalité au Nigeria, où les escroqueries amoureuses et l’usage des cryptomonnaies compliquent la traçabilité des fonds, mais aussi la coopération croissante entre les autorités nigérianes et étrangères pour y répondre.