Crise économique : ce pays africain membre du BRICS en grave difficulté ; sa monnaie chute drastiquement

BRICS pétrole

Crédits photo : Chine Magazine

Nouvellement membre des BRICS, ce pays africain peine à faire face à une crise économique qu’il subit depuis des mois. La Banque centrale d’Egypte a annoncé mercredi qu’elle relevait son taux directeur de six points à un record de 27,25%, provoquant une chute de la livre égyptienne de plus d’un tiers de sa valeur face au dollar.

L’Egypte, fortement endettée et en grave crise économique, a déjà procédé à une dévaluation de sa monnaie de 50% ces derniers mois, alors qu’elle négocie de nouveaux crédits avec le Fond monétaire international (FMI) qui fait du flottement de la livre une condition à son aide.

« L’unification du taux de change est cruciale car elle aide à éliminer les arriérés en devises en réduisant l’écart entre le taux de change officiel et (celui du) marché noir », indique le communiqué publié par la Banque centrale à l’issue de la réunion de son Comité de politique monétaire.

Chute drastique de la livre égyptienne

A midi (10H00 GMT), 48,2 livres égyptiennes s’échangeaient pour un dollar contre 31 auparavant.

Alors que l’inflation s’élevait ces derniers mois jusqu’à près de 40%, le marché noir avait atteint un record jusqu’à 70 livres pour un dollar plus tôt cette année.

Il était ensuite redescendu brusquement aux alentours du nouveau taux officiel avec l’injection fin février par les Emirats arabes unis de 35 milliards d’investissements et de dépôts dans l’économie égyptienne.

Le gouvernement compte sur ces investissements étrangers pour tenter notamment de contribuer à résoudre la crise des devises étrangères en Egypte, alors que le pays est en difficulté pour rembourser sa dette extérieure qui s’élève à près de 165 milliards de dollars.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi dit vouloir faire du « développement » sa priorité. Les économistes, eux, dénoncent des mégaprojets (villes nouvelles dont la nouvelle capitale, trains à grande vitesse, ponts et routes) qui n’ont fait, selon eux, que siphonner les caisses de l’Etat et tripler la dette.

L’Egypte est désormais le deuxième pays le plus à risque de faire défaut de sa dette, juste derrière l’Ukraine en guerre.

Inquiétude dans le pays

Pour les experts, les raisons de s’inquiéter s’accumulent : les rentrées en devises du tourisme sont en baisse depuis des années et les attaques des rebelles houthis du Yémen en mer Rouge et dans le golfe d’Aden ont fait baisser les revenus en dollars du canal de Suez, passage crucial pour le commerce mondial, « de 40 à 50% » depuis le début de l’année.

Pire encore, les envois d’argent des travailleurs égyptiens à l’étranger (loin devant les recettes du secteur touristique et des droits de transit à Suez) ont baissé d’environ 30% au premier trimestre 2023/2024.

Le FMI a accordé un prêt de trois milliards de dollars à l’Egypte fin 2022, mais les tranches de prêt et les examens de programme ont été maintes fois reportés jusqu’à ce que Le Caire avance sur les réformes économiques, y compris un « taux de change entièrement flexible », comme le stipule le FMI.

Dans son communiqué de mercredi, la Banque centrale insiste sur le fait qu’elle va continuer à lutter contre l’inflation, notamment « en autorisant le taux de change à être déterminé par les forces du marché ».

Deux tiers des 106 millions d’Egyptiens vivent en dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté, alors que l’inflation s’élève aujourd’hui à 35%.

Avec l’AFP

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