Crise au Sénégal : Macky Sall annonce une nouvelle stratégie pour calmer le jeu

Sénégal

Crédit Photo : RFI / AFP - AMANUEL SILESHI

Dakar, 26 février 2024 – Face à la crise suscitée par le report de la présidentielle au Sénégal, le président Macky Sall a annoncé une nouvelle stratégie pour tenter de calmer le jeu.

Lors de l’ouverture de concertations nationales, il a fait savoir qu’il saisirait le parlement d’un projet de loi d’amnistie générale.

Cette loi concernerait les faits liés aux manifestations politiques survenues dans le pays entre 2021 et 2024.

« Dans un esprit de réconciliation nationale, je saisirai l’Assemblée nationale d’un projet de loi d’amnistie générale. Cela permettra de pacifier l’espace politique, de raffermir davantage notre cohésion nationale », a déclaré M. Sall.

Une tentative d’endiguer la crise préélectorale au Sénégal

Cette main tendue intervient alors que le chef de l’État sénégalais cherche à obtenir un consensus sur la nouvelle date du scrutin présidentiel.

Après avoir décrété sa suspension le 3 février, provoquant une onde de choc, Macky Sall s’est donné deux jours de discussions pour tenter de résorber la crise.

Son « vœu le plus cher » est d’organiser l’élection avant la saison des pluies, donc d’ici juin-juillet.

Mais l’opposition exige qu’elle ait lieu avant le 2 avril, date d’expiration du mandat du président. Et de nombreux protagonistes de la crise brillent par leur absence à ces concertations nationales.

Dénonçant un « théâtre », plusieurs candidats se sont rendus à la Cour constitutionnelle pour réclamer à ce que le scrutin soit tenu dans les temps.

La tension politique reste donc vive, malgré la libération récente de centaines d’opposants emprisonnés.

L’annonce de la loi d’amnistie se veut un geste d’apaisement, mais certains acteurs craignent qu’elle ne serve à effacer les responsabilités du pouvoir dans la répression des manifestations.

Alors que le pays s’enfonce dans l’incertitude, Macky Sall est plus que jamais pressé de trouver une porte de sortie à la crise.

L’enjeu est de taille pour la démocratie sénégalaise, qui doit prouver qu’elle peut organiser pacifiquement une alternance à la tête de l’État.

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