Crise Algérie-Mali : la CEDEAO se prononce

Crédit photo : Jeune Afrique

La CEDEAO a exprimé le 9 avril 2025 « sa profonde préoccupation » face à l’escalade des tensions diplomatiques entre le Mali et l’Algérie.

Depuis le 1er avril, le Mali accuse Alger d’avoir abattu un drone de son armée sur son propre territoire, ce qui constituerait une violation de l’espace aérien malien.

Alger a toujours réfuté ces accusations et les relations entre les deux voisins se sont rapidement détériorées.

Le Mali et ses alliés du Niger et du Burkina Faso ont annoncé le 6 avril le rappel de leurs ambassadeurs respectifs en Algérie, laquelle a aussi annoncé le rappel de ses ambassadeurs au Mali et au Niger.

Parallèlement, chaque pays a fermé son espace aérien à l’autre.

Le gouvernement malien a annoncé également son retrait avec effet immédiat du Comité d’état-major conjoint (CEMOC) basé en Algérie, une alliance de forces armées du Sahel contre le « terrorisme », et une plainte devant des instances internationales « pour actes d’agression ».

La CEDEAO a expliqué dans un communiqué le 9 avril « suivre avec inquiétude les récents développements qui ont affecté les relations » entre le Mali et l’Algérie et exprimé « sa profonde préoccupation ».

La Communauté des États d’Afrique de l’Ouest « lance un appel au Mali et à l’Algérie pour qu’ils désamorcent la tension, favorisent le dialogue et utilisent les mécanismes régionaux et continentaux pour régler les différends ».

Mardi, une centaine de jeunes ont manifesté devant l’ambassade d’Algérie à Bamako pour protester contre « les agissements de l’Algérie » envers le Mali.

Les relations entre le Mali et son grand voisin du nord n’ont cessé de se dégrader ces dernières années, avec déjà un rappel réciproque d’ambassadeurs en décembre 2023 qui avait duré moins de deux mois.

Le Mali reproche à Alger d’entretenir une « proximité avec les groupes terroristes », notamment dans la région frontalière, où l’armée malienne et ses alliés russes ont subi en juillet dernier de lourdes pertes face à une rébellion à majorité touareg.

En janvier 2024, la junte malienne avait annoncé la « fin, avec effet immédiat », de l’accord de paix d’Alger, signé en 2015, longtemps jugé essentiel pour stabiliser le pays.

Le Mali est confronté depuis 2012 à une crise sécuritaire nourrie par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI), et de bandes criminelles communautaires.

Depuis sa prise du pouvoir en 2020, la junte a aussi rompu l’ancienne alliance avec la France et l’Europe pour se tourner vers la Russie, et a fait partir la mission de stabilisation des Nations Unies (Minusma).

Avec AFP

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