Une grande partie du Burundi est privée d’électricité depuis lundi 4 août 2025, la capitale Bujumbura étant paralysée, alors que le pays connaît également des pénuries de carburant, a appris vendredi l’AFP de plusieurs sources.
La société publique d’eau et d’électricité, Regideso, a déclaré le X que les coupures d’électricité prévues depuis lundi sont dues à des « travaux de raccordement » et devraient durer jusqu’au 14 août.
Quatre des cinq provinces du Burundi sont touchées, Bujumbura étant paralysée, certains quartiers souffrant depuis cinq jours d’une coupure d’électricité, d’eau et d’accès à Internet, selon une douzaine de témoignages recueillis par l’AFP par téléphone et sur les réseaux sociaux.
Plusieurs banques ont annoncé sur les réseaux sociaux qu’elles n’étaient pas en mesure de fournir leurs services habituels, tandis que l’administration centrale est fermée en raison du manque d’électricité.
La direction de l’hôpital Prince Regent Charles de la capitale a demandé aux familles des défunts de venir récupérer les corps de leurs proches après la mise hors service de la morgue, ont rapporté les médias locaux.
Pour aggraver le problème, de nombreux générateurs sont inutilisables en raison d’un manque de carburant, la pénurie qui dure depuis trois ans s’étant aggravée ces derniers mois.
Un litre d’essence coûte désormais 20 000 francs burundais (7 dollars) au marché noir, selon un chauffeur de taxi.
Le président Evariste Ndayishimiye a récemment accusé les responsables politiques de mener le pays « à sa perte » en ne dénonçant pas ceux qu’il estime être responsables du pillage de ses ressources.
Vendredi midi, des milliers de personnes faisaient la queue à la gare centrale de Bujumbura (Burundi), où aucun bus ne circulait, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
« Nous venons de passer trois jours sans électricité, nous avons eu de l’eau pendant une heure tard dans la nuit », a déclaré à l’AFP un responsable gouvernemental à propos de la situation dans un quartier, demandant à rester anonyme par crainte de représailles.
« Tout est fermé, les petits commerces, les salons de coiffure. Les autorités ne disent rien. Nous avons l’impression qu’il n’y a plus d’espoir », a-t-il ajouté.
Un responsable du ministère de l’Énergie a déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat que les travaux sur le réseau avaient entraîné une interruption de 80 % de l’approvisionnement électrique normal.
« Comme le réseau date de l’époque coloniale belge et est très obsolète, Bujumbura est confrontée à une situation que nous n’avons jamais connue auparavant. Et cela risque de durer encore un certain temps », a-t-il déclaré.
© Agence France-Presse