Coup dur pour la France : elle a perdu 66 milliards en Afrique en un an ; la raison

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Crédits photo : Collage L-Frii Media / Pixabay (GDJ ; Clker-Free-Vector-Images)

La France a perdu 66 milliards de francs CFA en exportations agricoles vers l’Afrique en 2024. Cette baisse de 114 millions de dollars représente un recul significatif pour l’économie française sur le continent africain. Les tensions géopolitiques et la concurrence internationale expliquent cette chute des ventes.

L’Établissement national des produits de l’agriculture et de la mer français (France Agrimer) vient de publier des chiffres révélateurs.

Dans son rapport du 23 mai dernier, l’organisme confirme que les exportations françaises vers l’Afrique ont totalisé 5,1 milliards d’euros en 2024. Cependant, ce montant marque une diminution de 2% par rapport aux 5,2 milliards d’euros de 2023.

L’Afrique reste pourtant le troisième marché d’exportation agricole française hors Union européenne.

Néanmoins, cette position stratégique s’érode face à une concurrence croissante et des tensions diplomatiques. Les produits concernés incluent les denrées agricoles, l’agroalimentaire, le bois et le biodiesel.

L’Afrique subsaharienne subit la plus forte contraction avec une chute de 3,4% des importations françaises. Cette région, qui absorbe 53,9% des exportations françaises vers l’Afrique, a enregistré seulement 2,75 milliards d’euros d’achats en 2024. La principale cause de cette baisse réside dans l’effondrement des ventes de blé, qui ont chuté de 16%.

La Russie intensifie sa présence sur les marchés céréaliers ouest-africains, remettant en question l’hégémonie française traditionnelle.

Cette concurrence directe affecte particulièrement les exportations de blé, historiquement l’un des piliers du commerce franco-africain. Par conséquent, derrière ces 66 milliards se cachent les pertes de la France en  parts de marché sur un secteur stratégique en Afrique.

Malgré ce contexte difficile, certains pays maintiennent leurs achats. La Côte d’Ivoire consolide sa position de premier client subsaharien avec 444 millions d’euros d’importations, soit une hausse de 3%. Cette progression s’explique par l’augmentation des achats de tabac et de blé ivoiriens.

L’Afrique du Sud, le Sénégal et le Cameroun complètent le top 4 des destinations principales. Toutefois, ces trois pays ont légèrement réduit leurs importations françaises avec respectivement 338 millions, 282 millions et 206 millions d’euros d’achats.

L’Afrique du Nord présente une situation plus stable avec 2,36 milliards d’euros d’exportations françaises en 2024. Ce niveau équivaut exactement aux performances de 2023, démontrant une certaine résilience du marché nord-africain. Le blé représente plus d’un tiers des échanges dans cette région.

Le Maroc maintient sa première place régionale avec 1,01 milliard d’euros d’achats français. En revanche, l’Algérie, second importateur, a réduit ses commandes à 810 millions d’euros. Cette baisse reflète les tensions diplomatiques persistantes entre Paris et Alger.

Les relations franco-algériennes dégradées impactent directement les échanges commerciaux. Les importations algériennes de produits laitiers français ont plongé de 33% en volume et en valeur. L’Algérie privilégie désormais la Pologne et la Belgique comme fournisseurs alternatifs.

Cette contraction des milliards d’euros français en Afrique s’inscrit dans une tendance globale préoccupante. Les exportations agricoles françaises vers les pays tiers ont reculé de 0,8% en 2024. Les produits bruts accusent une baisse encore plus marquée de 4%.

La France doit repenser sa stratégie commerciale en Afrique pour reconquérir les 66 milliards perdus. La concurrence s’intensifie sur tous les segments, particulièrement sur les produits de base comme le blé. L’enjeu consiste à préserver les positions françaises tout en s’adaptant aux nouvelles réalités géopolitiques du continent.

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