Coup dur dans le camp de l’opposition ; une figure « kidnappée », retrouvée morte dans ce pays africain

Coup dur dans le camp de l'opposition ; une figure "kidnappée", retrouvée morte dans ce pays africain

Crédit Photo : tzaffairs

Un membre du parti d’opposition tanzanien Chadema a été retrouvé mort après avoir été « kidnappé » par des hommes armés, battu et aspergé d’acide, a assuré  ce dimanche 8 septembre 2024 le président du parti Freeman Mbowe lors d’une conférence de presse.

Ali Mohamed Kibao, un membre du secrétariat national du parti, a été forcé de descendre d’un bus sous la menace d’une arme vendredi tandis qu’il se rendait de Dar Es Salaam à Tanga sur la côte nord du pays, ont indiqué des responsables du parti.

Son corps a été retrouvé dans un quartier de Dar Es Salaam samedi.

Les faits concernant M. Kibao interviennent moins d’un mois après que M. Mbowe, son adjoint Tundu Lissu et d’autres responsables de Chadema ont été brièvement arrêtés dans un vaste coup de filet avant un rassemblement jeunesse du parti.

« L’autopsie a été réalisée (en présence) des avocats de Chadema et il est clair que M. Kibao a été sévèrement battu et aspergé à l’acide au visage », a déclaré dimanche M. Mbowe lors de sa conférence de presse.

« Nous ne pouvons permettre que les nôtres continuent de disparaître ou d’être tués comme ça », a-t-il dit avant d’ajouter que « les vies des responsables de Chadema sont actuellement en danger ».

M. Mbowe a assuré, sans donner de précisions, que d’autres responsables du parti ont également disparu.

M. Kibao était un officier des renseignements militaires à la retraite qui avait travaillé avec d’autres partis d’opposition, ainsi que le parti au pouvoir Chama Cha Mapinduzi (CCM), avant de rejoindre Chadema, a-t-il dit sans donner de dates précises.

La police n’a pas encore publié de communiqué sur la mort de M. Kibao, mais le porte-parole de l’institution, David Misime, avait déclaré samedi qu’une enquête avait été diligentée sur l’enlèvement présumé de l’opposant.

Des défenseurs des droits humains et des opposants avaient exprimé leurs préoccupations au sujet de cette répression qui pourraient, selon eux, conduire à un retour des politiques oppressives de l’ancien président John Magufuli décédé en 2021.

En août, l’ONG Amnesty International avait qualifié les arrestations d’opposants de « signe profondément inquiétant » à l’approche des élections présidentielles et parlementaires en Tanzanie en 2025, les premières depuis la mort de M. Magufuli.

Les récentes arrestations ont été menées malgré les engagements de la présidente actuelle Samia Suluhu Hassan en faveur de la levée de restrictions pesant sur l’opposition et les médias.

© AVEC AFP