Le Kenya a officiellement demandé au Fonds monétaire international (FMI) un nouveau programme de financement, après avoir accepté de ne pas procéder à la neuvième revue des deux programmes en cours, qui aurait permis de débloquer 800 millions de dollars.
« Le FMI a reçu une demande formelle des autorités kényanes pour un nouveau programme et poursuivra son dialogue avec elles », a indiqué l’institution financière multilatérale dans un communiqué publié ce lundi 17 mars, à l’issue de la visite d’une mission d’experts à Nairobi.
« Les autorités kényanes et les services du FMI sont parvenus à un accord selon lequel la neuvième revue des programmes actuels de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme de crédit élargi (MEDC) n’aura pas lieu », a-t-elle ajouté.
Le Kenya a déjà reçu plusieurs tranches de prêt d’un montant cumulé de 3,12 milliards de dollars, dans le cadre des accords relatifs à la FEC et au MEDC, qui avaient été approuvés par le FMI en avril 2021.
La mise en œuvre de certaines réformes convenues dans le cadre de ces deux programmes, qui doivent expirer en avril prochain, a été cependant entravée par des manifestations meurtrières contre la hausse de plusieurs taxes en juin 2024 ainsi que par un différend sur un emprunt de 1,5 milliard de dollars auprès des Emirats arabes unis à un taux de 8,25%.
En conséquence, le gouvernement a eu beaucoup du mal à trouver des sources de financement alternatives pour faire face à l’augmentation des dépenses publiques et au coût du service de la dette.
Selon le ministère kényan des Finances, la dette publique du pays représentait 63% du produit intérieur brut (PIB) à fin 2024, bien au-delà du ratio de 55% considéré comme un seuil viable.
Le gouvernement kenyan s’efforce de trouver de nouvelles sources de financement, notamment en augmentant les recettes fiscales, afin de faire face à la croissance des dépenses et aux coûts astronomiques du service de la dette.
Le ratio dette totale/PIB du Kenya s’élevait à 65,7 % en juin dernier, selon les données du ministère des Finances, bien au-dessus du seuil de 55 % considéré comme soutenable.