Le Maroc vient de subir un coup de massue. En effet, l’agence de recherche économique BMI, filiale du groupe américain Fitch Solutions, a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie marocaine en 2025.
Les analystes tablent désormais sur une progression du PIB de +4,8 %, contre +5 % anticipée auparavant. Cette révision modérée pourrait peser sur les objectifs budgétaires et sociaux du gouvernement marocain.
La décision a été annoncée le 3 juillet 2025 dans un rapport publié par BMI-Fitch. La révision reflète un recul de l’optimisme initial concernant la vigueur de la reprise du secteur agricole. Pourtant, des signaux positifs liés à la saison actuelle subsistent selon les experts.
Le PIB, ou Produit Intérieur Brut, mesure la valeur totale des biens et services produits dans un pays. Une croissance de 4,8 % reste positive, mais inférieure aux attentes initiales. Cette baisse de 0,2 point peut sembler faible mais représente plusieurs milliards de dirhams en moins pour l’économie marocaine.
L’agriculture joue un rôle crucial dans l’économie marocaine. Ce secteur emploie environ 40 % de la population active et contribue significativement au PIB national.
Les conditions climatiques, notamment les précipitations, influencent directement les performances agricoles. Les analystes restent prudents malgré une amélioration des conditions météorologiques récentes.
Cependant, certains facteurs continuent de soutenir la croissance économique marocaine. L’accélération attendue de l’investissement public et privé demeure un élément positif important. Le gouvernement marocain poursuit ses projets d’infrastructure et encourage les investissements étrangers dans différents secteurs.
BMI-Fitch reconnaît que l’économie marocaine bénéficie d’un socle macroéconomique relativement stable. Le pays a maintenu ses équilibres financiers malgré les chocs externes récents. Par ailleurs, l’environnement politique favorable aux réformes constitue un atout pour attirer les investisseurs internationaux.
Néanmoins, plusieurs risques persistent et inquiètent les analystes. D’abord, les aléas climatiques continuent de menacer l’agriculture marocaine. Les sécheresses récurrentes et les variations météorologiques imprévisibles compliquent la planification agricole. Ensuite, les tensions géopolitiques régionales créent un climat d’incertitude pour les investissements.
La demande externe représente un autre défi majeur pour l’économie marocaine. L’Union européenne, principal partenaire commercial du Maroc, traverse une période de ralentissement économique. Cette fragilité de la demande européenne affecte directement les exportations marocaines, notamment dans les secteurs textile et automobile.
Les analystes identifient également des risques persistants sur les plans budgétaire et social. Le gouvernement marocain doit maintenir l’équilibre entre les investissements nécessaires au développement et la maîtrise des dépenses publiques. Cette situation pourrait peser sur la trajectoire de croissance dans les prochains trimestres.
Les défis sociaux constituent une préoccupation majeure pour les autorités marocaines. Le chômage des jeunes reste élevé, particulièrement dans les zones urbaines. Les programmes sociaux nécessitent des financements importants qui pourraient limiter les marges de manœuvre budgétaires.
Malgré cette révision, une croissance de 4,8 % reste supérieure à celle de nombreux pays développés. Le Maroc conserve ses atouts structurels et sa position géographique stratégique entre l’Europe et l’Afrique. Les réformes en cours devraient permettre de consolider cette croissance à moyen terme.