En Côte d’Ivoire, certains parents sont surpris de voir les prénoms choisis pour leurs enfants rejetés par les agents de mairie après la naissance.
Dans l’imaginaire collectif, tout parent est libre de donner le prénom qui lui plaît à son enfant, ignorant souvent les textes de loi qui encadrent l’attribution des prénoms aux nouveau-nés.
Dans un reportage diffusé sur la NCI, un parent s’est vu refuser le prénom « Succès » pour sa fille à la mairie.
« Quand l’enfant est née et que je suis venu pour son extrait de naissance, j’avais déjà proposé des prénoms comme Succès, mais cela m’a été refusé. Je me suis dit qu’en tant que chrétien, c’est un nom qui allait influencer positivement la vie de ma fille. Il faut qu’on laisse les parents choisir le nom qu’ils désirent pour leur enfant », a expliqué Yiboua, un parent.
Dans le même reportage, un agent municipal a donné les raisons de ces refus.
« Il y a des noms comme Jack Bauer que certaines personnes veulent donner à leurs enfants. On ne peut pas accepter cela. On ne prend pas le nom d’une autre personne, surtout connue, pour le donner à un enfant. Il y a des procédures à respecter », a affirmé Vitorial Sekongo.
Il a également précisé le processus d’enregistrement d’un nouveau-né.
« Quand un enfant naît, après l’hôpital, on vient à l’état civil pour la déclaration de naissance. Nous nous basons sur trois critères : soit le prénom est ethnique, soit il est biblique, soit il vient du Coran. Mais quand on ne maîtrise pas l’origine d’un prénom, on peut demander au parent de nous montrer la partie de la Bible ou du Coran où il se trouve », a-t-il ajouté.
Comme Succès, Jack Bauer ou Will Smith, plusieurs autres prénoms ne sont pas autorisés par l’État ivoirien, notamment ceux d’origine anglophone ou lusophone.
Ainsi, les prénoms inspirés de stars de cinéma ou de telenovelas ont souvent du mal à être acceptés. L’État ivoirien encourage plutôt les prénoms à consonance ethnique, tels que Coulibaly ou Daouda.
Pour rappel, en Côte d’Ivoire, la déclaration de naissance doit être effectuée dans les trois mois suivant la naissance de l’enfant.
L’ONECI insiste pour une déclaration dans le délai fixé afin d’assurer au nouveau-né un avenir plus sûr et protégé dès ses premiers jours.