Bien que la Côte d’Ivoire ait connu une croissance économique fulgurante ces dernières années, des voix s’élèvent pour souligner les revers de cette réussite.
Derrière les chiffres records et les infrastructures flambant neuves se cachent en effet des inégalités criantes et un endettement préoccupant.
Le développement d’Abidjan, vitrine de la prospérité ivoirienne avec ses nouveaux ponts et gratte-ciel, ne doit pas occulter les profondes disparités sociales.
Malgré la baisse du taux de pauvreté, passé de 55% à 35% entre 2011 et 2020, de nombreux quartiers insalubres subsistent à deux pas des zones résidentielles huppées.
Au-delà des inégalités, l’inquiétude grandit face à l’endettement galopant du pays pour financer ces investissements d’envergure.
La dette publique a bondi de 38% à 58% du PIB en quatre ans seulement, un niveau jugé préoccupant par certains économistes.
« Le ratio d’endettement recommandé se situe entre 60 et 70%, nous n’avons pas dépassé les 60% », temporise Blaise Makaye de l’Université de Bouaké aux micros de l’AFP.
Mais pour Séraphin Prao, « dépasser 49% d’endettement peut être dangereux » pour une petite économie comme celle de la Côte d’Ivoire.
L’opposition dénonce également « une dette improductive » qui grève les finances publiques. « Sur le budget 2023, près de 42% sont des ressources propres, tout le reste est financé par la dette », critique Ahoua Don Mello du PPA-CI.
Dépendante de l’aide extérieure malgré ses ressources agricoles, la Côte d’Ivoire « vit sous perfusion » selon Séraphin Prao.
Une situation qui interroge sur la pérennité du modèle de croissance de la Côte d’Ivoire, régulièrement salué par les institutions financières internationales.
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