Reporters sans Frontières a demandé lundi 18 août 2025 l’ouverture d’une « enquête officielle » en Côte d’Ivoire après l’arrestation début juillet 2025 à Abidjan d’un journaliste béninois réfugié politique au Togo et son extradition au Bénin, où il est désormais incarcéré et poursuivi notamment pour apologie du terrorisme.
Hugues Comlan Sossoukpè, directeur de publication du journal en ligne Olofofo et critique du pouvoir béninois, avait été interpellé le 10 juillet 2025 par les autorités ivoiriennes et extradé au Bénin après avoir été invité par Abidjan à participer à un salon de l’innovation numérique.
Il avait le statut de réfugié politique au Togo.
Dans un communiqué, RSF affirme que des « policiers béninois dépêchés en Côte d’Ivoire ont pu, sous le regard passif, voire avec la complicité, de leurs homologues ivoiriens, appréhender puis escorter le journaliste réfugié Hugues Comlan Sossoukpè jusqu’à l’avion pour le ramener au Bénin, sans avoir obtenu l’autorisation des autorités judiciaires locales ».
« Il est impératif que les autorités ivoiriennes diligentent une enquête indépendante et transparente pour faire toute la lumière sur ce qui relève de graves négligences, voire de complicités actives », poursuit Arnaud Froger, responsable du bureau investigation de RSF qui évoque « un enlèvement » et appelle à la libération « sans délai » du journaliste.
Le 23 juillet 2025, le porte-parole du gouvernement ivoirien Amadou Coulibaly avait assuré à l’AFP que cette extradition n’avait rien d’illégale.
« Les autorités ignoraient son statut de réfugié politique. Nous avons simplement exécuté un mandat au nom de la coopération judiciaire avec le Bénin » a-t-il ajouté.
Interrogé par RSF, il a affirmé « n’avoir rien appris de nouveau », sur cette affaire.
M. Sossoukpè, réfugié politique au Togo depuis 2019, est désormais incarcéré à Ouidah, dans le sud du Bénin, pour « harcèlement par le biais d’un système informatique, rébellion et apologie du terrorisme ».
Avec AFP