Côte d’Ivoire : un ancien ministre arrêté après avoir dénoncé l’exclusion de candidats à la présidentielle

Côte d'Ivoire un ancien ministre arrêté après avoir dénoncé l'exclusion de candidats à la présidentielle

Crédit photo : France 24

Un ancien ministre et porte-parole du parti au pouvoir en Côte d’Ivoire a affirmé le 19 juin 2025 à l’AFP avoir été placé en détention provisoire après avoir dénoncé dans la presse l’exclusion par la justice de candidats d’opposition à l’élection présidentielle d’octobre.

En effet, quatre figures de l’opposition, dont l’ancien président Laurent Gbagbo (2000-2011), sont exclues de la course à la présidentielle du 25 octobre par des décisions de justice.

Joël N’Guessan, ancien ministre des Droits de l’homme (2006-2007) et ex-porte-parole de l’actuel parti au pouvoir, a été interpellé mercredi pour « discrédit de l’institution judiciaire et des magistrats », a-t-il dit.

Le quotidien d’État Fraternité Matin précisait de son côté qu’il est notamment poursuivi pour « outrage à magistrat ».

Dans une interview donnée au média en ligne ivoirien « lemondeactuel.com », M. N’Guessan s’était dit « convaincu que l’exclusion de certains acteurs politiques aboutira à une crise au plan national ».

« Si demain, il y a des troubles dans le pays, les premiers responsables, ce sont les magistrats », avait-il ajouté.

L’interview a été relayée par plusieurs médias en ligne, ainsi que dans des quotidiens et sur les réseaux sociaux.

M. N’Guessan a affirmé avoir été arrêté « par les policiers de la préfecture de police à (son) domicile au moment où (il) sortait du quartier », le 18 juin.

Un ancien ministre arrêté en Côte d’Ivoire; il se confie

« On m’a entendu à la préfecture de police hier en présence d’un procureur, et aujourd’hui on m’a déféré devant le procureur de la République qui souhaite m’entendre. Je suis actuellement au parquet », a-t-il notamment précisé.

Il a annoncé plus tard être placé « sous mandat de dépôt » en l’absence de son avocat.

Contacté par l’AFP, le procureur de la République Oumar Braman Koné n’était pas joignable jeudi après-midi.

La Côte d’Ivoire a plusieurs fois connu des violences lors de périodes électorales. Fin 2010 et début 2011, l’élection de l’actuel président Alassane Ouattara, contestée par son rival Laurent Gbagbo, avait fait environ 3.000 morts.

Le parti au pouvoir récuse régulièrement toute intervention politique dans le processus électoral, assurant qu’il s’agit de décisions prises par une justice indépendante.

Avec AFP

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