Kevin Mian est sorti de sa réserve suite au décès d’un adolescent survenu à Yopougon après qu’il a été battu à mort par un policier.
« Bonsoir, Police Secours. Dans votre déclaration vous avez dit, je cite :
« L’infirmier de service a signalé une égratignure visible sur le visage ».
Depuis hier, lorsque j’ai quitté les lieux, j’étais sous le choc. Pour moi, ce sont des actes qui auraient pu être évités, et le petit Kevin, encore plein de vie, aurait pu être parmi nous, c’est-à-dire encore vivant.
J’ai vu votre publication d’aujourd’hui et, en toute franchise, j’aurais aimé que vous fassiez un rapport d’information simple, même si vous le souhaitiez, car quand vous parlez d’égratignures, cela minimise l’acte de violence qui a eu lieu.
Qu’appellez-vous égratignures ? En français, égratignure signifie blessure superficielle et sans gravité.
J’étais présent lorsque l’alerte a été donnée. Je me suis rendu sur les lieux et j’ai vu le corps de l’enfant.
Ce n’étaient pas des blessures superficielles et sans gravité. L’enfant a été copieusement passé à tabac. Voulez-vous que nous publiions les images de l’enfant, dont le cou ne tenait presque plus, avec les enflures sur le visage, la déchirure sous le nez, la pommette déchirée, les genoux abîmés et les bras légèrement enflés ?
Vous avez sans doute reçu cette information, mais il ne s’agit pas d’égratignures.
Je respecte ce que vous faites et salue vos actions, mais pour moi, le mot égratignure minimise l’ampleur de la situation.
À aucun moment, quelqu’un ne peut se permettre de battre l’enfant d’autrui de la sorte.
Nous n’avons pas voulu être incisifs face à la situation d’hier, pour calmer les choses, mais nous n’accepterons pas également que la situation soit minimisée.
Nous demandons justice pour le petit Kevin, décédé suite à une barbarie extrêmement grave« , a écrit Kevin Mian à propos de ce drame.