Écarté de la course à la présidentielle d’octobre 2025 par une décision de justice liée à sa nationalité, l’opposant ivoirien Tidjane Thiam n’a pas dit son dernier mot. Ce mercredi 23 avril 2025, il a fait savoir que son parti n’envisageait pas de le remplacer.
« C’est moi ou personne. Nous ne présenterons pas d’autre candidat », a-t-il déclaré dans un entretien téléphonique accordé à l’AFP, ajoutant qu’il comptait saisir la Cour de justice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Considéré comme un sérieux prétendant à la magistrature suprême, Tidjane Thiam a été radié de la liste électorale mardi par une décision de justice, portant un coup dur à ses ambitions présidentielles.
Elle estime que ce dernier n’est pas ivoirien, bien qu’il ait renoncé à la nationalité française en mars dernier, conformément à un article du code de la nationalité ivoirienne datant des années 1960.
Selon l’article 48 de ce code, « perd la nationalité ivoirienne, l’Ivoirien majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère, ou qui déclare reconnaître une telle nationalité ».
Mardi soir, M. Thiam a réagi en dénonçant dans un communiqué un « déni de justice indigne d’une démocratie », appelant la communauté internationale à soutenir « les électeurs ivoiriens dans leur quête d’élections libres et équitables ».
« La conjonction de tous ces éléments crée un environnement potentiellement dangereux pour notre pays. Je n’accepterai pas cette radiation qui est injuste, injustifiée et incompréhensible », a-t-il ajouté dans une déclaration publiée plus tard dans la soirée.
Né Ivoirien, la nationalité française lui avait été décernée en 1987 à l’occasion d’études en France, en reconnaissance de son parcours universitaire (les prestigieuses École Polytechnique et École des Mines), selon son entourage.
Il avait ensuite été ministre en Côte d’Ivoire (1994-1999) avant de mener une carrière dans le secteur privé en Europe.
La question de la nationalité a déjà empoisonné par le passé la politique ivoirienne.
L’actuel président, Alassane Ouattara, accusé d’être d’origine burkinabè, avait ainsi été exclu des présidentielles de 1995 et 2000.