Côte d’Ivoire : Nicolas Sarkozy à Abidjan pour négocier le …

Côte d’Ivoire : Nicolas Sarkozy à Abidjan pour négocier le …

Crédit photo : GONZALO FUENTES / POOL / AFP

L’ancien président français Nicolas Sarkozy aurait été missionné discrètement en Côte d’Ivoire par Emmanuel Macron dans le but de convaincre le président Alassane Ouattara de ne pas briguer un quatrième mandat en 2025.

D’après des sources d’Africa Intelligence, Macron, inquiet pour la stabilité politique en Afrique de l’Ouest, aurait chargé Sarkozy de persuader Ouattara de céder la place à une nouvelle génération de dirigeants, notamment au leader du PDCI-RDA, considéré comme un successeur potentiel.

Pour Macron, il est crucial d’éviter une nouvelle crise en Côte d’Ivoire, un pays perçu comme un pilier de stabilité dans la sous-région.

 En confiant cette mission à Sarkozy, l’Élysée mise sur les relations personnelles entre l’ancien président français et Ouattara.

Sarkozy, qui a joué un rôle déterminant dans la résolution de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire de 2010-2011, espère convaincre son ancien allié d’envisager une retraite politique honorable. Cependant, l’issue de cette médiation demeure incertaine.

 Ouattara n’a pas encore fait connaître ses intentions pour 2025, et ses partisans pourraient s’opposer à l’idée d’un retrait prématuré.

Alassane Ouattara, quinze ans au pouvoir en Côte d’Ivoire

Alassane Ouattara, qui totalise bientôt quinze ans au pouvoir, pourrait donc en briguer un nouveau s’il accepte la décision de son parti.

 Dans ce cas, il irait donc encore plus au-delà de deux mandats, et ceci dans une sous-région confrontée à une lassitude des populations face à des responsables politiques qui ne respectent pas le jeu démocratique.

Pour Gilles Yabi, du cercle de réflexion Wathi, les dirigeants du Togo et de la Côte d’Ivoire sont « dans une dynamique de conservation du pouvoir et ne tirent pas la leçon des putschs tout autour d’eux« .

« Dans le cas spécifique de la Côte d’Ivoire, il est très clair que tout cela ne fait que créer à nouveau une situation de tension, de crispation, poursuit Gilles Yabi. Mais la crainte bien sûr ce sera d’avoir des conditions de l’élection qui ne seraient pas transparentes. Ce serait alors à nouveau une cause de tension dans une région ouest-africaine qui n’en a absolument pas besoin, avec déjà énormément d’incertitudes politiques et sécuritaires. »

Tout va dépendre maintenant de la décision que prendra le président Alassane Ouattara.

Ses partisans estiment qu’il a le droit de briguer un deuxième mandat. L’adoption de la nouvelle Constitution en 2016 ayant remis, soutiennent-ils, les « compteurs à zéro ».

Ce que contestent ses opposants qui avaient déjà jugé anticonstitutionnel le mandat en cours.