Côte d’Ivoire : le pays vient de recevoir plus 22 milliards pour…

Côte d'Ivoire : les jeunes vont bénéficier de 92 milliards

Crédit Photo : Montage photo Rédaction Lfrii

La Côte d’Ivoire accélère une nouvelle fois son développement économique avec la signature d’accords de financement d’une valeur totale de 22 milliards de francs CFA, soit environ 37 millions de dollars américains.

Cette enveloppe a été octroyée par la Société financière internationale (SFI). Elle vise à renforcer l’accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises ivoiriennes, avec une attention particulière portée aux entreprises dirigées par des femmes.

Dans un pays où le déficit de financement des PME atteint des proportions alarmantes, cette initiative pourrait bien amorcer une transformation profonde dans l’entreprenariat local.

Les bénéficiaires directs de ce financement sont deux institutions bancaires majeures opérant en Côte d’Ivoire.

Il s’agit de la Société Générale Côte d’Ivoire (SGCI), filiale du groupe français Société Générale, et la Société Ivoirienne de Banque (SIB), rattachée au groupe marocain Attijariwafa Bank.

Pour la SGCI, l’accord prévoit une facilité de partage des risques (FSR) d’un montant de 16,3 milliards de francs CFA, tandis que la SIB bénéficie d’une enveloppe de 6 milliards de francs CFA.

Comment seront utilisés les 22 milliards en Côte d’Ivoire ?

Le mécanisme mis en place est particulièrement ingénieux : ces facilités permettront de couvrir 50% des risques liés aux portefeuilles de prêts accordés aux PME.

En d’autres termes, la SFI s’engage à assumer la moitié des pertes potentielles que pourraient subir ces banques en finançant des entreprises considérées comme risquées.

Ce dispositif devrait logiquement inciter les établissements bancaires à assouplir leurs critères d’octroi de crédit et à s’aventurer sur des segments de marché jusqu’alors négligés.

L’accord conclu avec la SGCI est enrichi d’une dimension supplémentaire avec l’intégration du programme We-Fi (Women Entrepreneurs Finance Initiative), un fonds multinational qui vise à lever les obstacles au financement des entreprises détenues par des femmes.

Ce programme apporte une incitation financière correspondant à 0,6% du coût total du projet, créant ainsi un mécanisme vertueux qui encourage spécifiquement le soutien aux entrepreneures.

C’est une approche qui répond à un double objectif : stimuler la croissance économique tout en réduisant les inégalités de genre dans le monde des affaires.

Par ailleurs, l’initiative intervient dans un contexte où les besoins de financement des très petites et moyennes entreprises (TPME) ivoiriennes connaissent une croissance exponentielle.

Lors d’une cérémonie dédiée au financement des TPME tenue le 11 mars 2025, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, a révélé des chiffres éloquents : les besoins financiers de ce segment sont passés de 3574 milliards de francs CFA en 2016 à 10 222 milliards en 2024, soit une progression annuelle moyenne de 12%. Un bond considérable qui témoigne du dynamisme de l’entrepreneuriat ivoirien.

Malheureusement, cette vitalité se heurte à un mur : le système bancaire ivoirien actuel ne parvient à couvrir qu’un tiers de ces besoins.

Il en résulte un déficit de financement colossal, estimé à 6815 milliards de francs CFA pour la seule année 2024. Un gouffre qui freine considérablement le développement d’un secteur pourtant crucial pour l’économie nationale.

En effet, les PME ivoiriennes ne sont pas un acteur marginal de l’économie, bien au contraire. Selon les données gouvernementales publiées au premier trimestre 2024, elles représentaient en 2021 près de 23% du PIB national et autant des emplois formels du pays.

Des chiffres qui soulignent leur rôle de pilier économique, malgré les obstacles auxquels elles font face.

L’enquête Enterprise Surveys du Groupe de la Banque mondiale confirme d’ailleurs cette réalité : 78% des PME en Côte d’Ivoire identifient les difficultés d’accès au financement comme un frein majeur à leur croissance.

Pour la SGCI, ce nouvel accord s’inscrit dans une stratégie déjà bien établie de soutien à l’économie locale. En 2024, la banque a augmenté de 3,3% le volume des crédits accordés, pour atteindre le chiffre impressionnant de 2475 milliards de francs CFA.

L’injection de ces 22,3 milliards supplémentaires devrait ainsi amplifier une dynamique déjà enclenchée, tout en l’orientant vers des segments jusqu’ici sous-financés.

Les secteurs qui devraient bénéficier en priorité de ces financements sont variés. L’agriculture, colonne vertébrale traditionnelle de l’économie ivoirienne, figure naturellement en bonne place.

Mais le commerce et les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont également ciblés, reflétant la diversification progressive de l’économie du pays.

Au-delà de l’aspect purement financier, ces accords revêtent une dimension stratégique pour la Côte d’Ivoire. Dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires et économiques, le pays affirme sa position de locomotive de l’Afrique de l’Ouest francophone.

En facilitant l’émergence d’un tissu entrepreneurial dynamique et diversifié, ces financements contribuent à consolider une croissance économique qui fait figure d’exception dans la sous-région.

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp