Côte d’Ivoire : le pays va enfin récupérer auprès de la France, ce trésor

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Crédit Photo : Campus France Ivoire / ©Argus - stock.adobe.com

Plus de 100 ans après avoir vu la France lui volé son trésor, la Côte d’Ivoire va enfin le récupérer : le tambour parleur a enfin été déclassé.

Le tambour parleur Djidji Ayôkwé, volé il y a plus d’un siècle par la France et réclamé depuis six ans par la Côte d’Ivoire, a donc été déclassé des collections nationales, ce qui permet sa restitution effective, selon le Journal officiel paru ce jeudi 17 juillet 2025.

« L’autorité administrative dispose, à compter de la même date, d’un délai d’un an pour transférer ce bien à la République de Côte d’Ivoire », est-il précisé.

Il doit rejoindre le Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire où des travaux sont en cours de finalisation, avant son retour.

Cette étape fait suite au feu vert unanime du Parlement français, en avril puis en juillet, permettant de déclasser ce bien culturel en dérogeant au principe d’inaliénabilité des collections publiques.

Restauré en 2022, le tambour parleur est conservé au musée du quai Branly-Jacques Chirac, à Paris.

Mesurant trois mètres de long et pesant 430 kg, cet instrument sacré servait à transmettre des messages rituels et à alerter les villageois, par exemple lors des opérations de recrutement forcé ou d’enrôlement militaire.

Saisi en 1916 par les autorités coloniales auprès de l’ethnie ébrié, il avait été envoyé en France en 1929, exposé au musée du Trocadéro puis à celui du quai Branly.

La Côte d’Ivoire avait officiellement formulé sa demande en 2019. C’est le premier objet d’une liste de 148 œuvres dont le pays demande la restitution à la France.

Emmanuel Macron en avait pris l’engagement 2021.

Ce cas symbolique a toutefois mis en lumière la lenteur du processus français. À ce jour, seules 27 œuvres ont été officiellement restituées à des pays africains depuis une loi votée en décembre 2020, qui a permis le retour des 26 trésors d’Abomey au Bénin et du sabre d’El Hadj Omar au Sénégal.

Afin d’éviter des restitutions au compte-gouttes et parfois sous la forme de prêt afin d’éviter de passer par une loi spécifique, une loi-cadre a été annoncée, mais n’a toujours pas vu le jour. Un projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres fin juillet.

En 2023, la France a adopté deux autres lois-cadres, l’une facilitant la restitution des restes humains, l’autre des biens spoliés par les nazis.

© Agence France-Presse

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