En Côte d’Ivoire, les travaux de déguerpissement de la casse d’Anador Banco dans la commune d’Abobo ont causé des dommages collatéraux non négligeables.
Dans un reportage de la RTI, on constate la destruction totale du site après le passage des bulldozers. De plus, certains artisans ont indiqué ne pas avoir été informés du déguerpissement.
D’autres ont expliqué que les opérations de déguerpissement ont dépassé le site de la casse.
« Ce sont nos garages qui sont là. Nous ne sommes pas des ferrailleurs et ici, ce n’est pas la casse.
Quand on parle de la casse, c’est à partir de la plaque Anador en allant.
Nous ne pouvons pas nous opposer aux forces de l’ordre ni aux agents de la mairie. J’ai perdu mes matériels », a déclaré Souleymane Traoré, un mécanicien déguerpi.
Les opérations de déguerpissement initiées par le gouvernement ivoirien depuis le début de l’année suscitent de vives réactions.
Il y a quelques jours, Amnesty International a appelé, dans un communiqué, à « mettre immédiatement un terme aux expulsions forcées » et aux démolitions massives conduites depuis janvier par les autorités du district d’Abidjan dans les quartiers précaires.
L’ONG dénonce également un « usage excessif de la force » et affirme que plusieurs dizaines de milliers d’Abidjanais ont déjà été chassés de chez eux.
À la suite d’une enquête de terrain réalisée en juin dans quatre quartiers de la capitale économique touchés par ces opérations de destruction (Gesco, Banco 1, Boribana et Abattoir), Amnesty rapporte que toutes les personnes interrogées « ont déclaré qu’elles n’avaient pas été consultées sur les conditions des expulsions » ni « dûment informées du jour des démolitions ».