L’ex-président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo s’est exprimé clairement concernant sa candidature à la prochaine élection présidentielle.
« Depuis que je suis revenu. On me sollicite pour que je sois candidat, j’ai fini par dire oui et je dis oui. Mais voyez-vous, il y a des gens qui disent Gbagbo n’a pas son nom sur la liste parce qu’il a été condamné.
Ma condamnation, parlons un peu de ça, un tout petit peu. En 2010, nous avons fait campagne, le Conseil constitutionnel est le seul arbitre des élections en Côte d’Ivoire.
C’est le Conseil constitutionnel qui m’a proclamé élu.
2010, ayant été proclamé élu, le Conseil constitutionnel est venu me faire prêter serment et j’ai prêté serment et il m’a ramené à mes tâches pour que je gouverne.
Le lendemain, j’ai formé mon gouvernement dont certains sont ici et nous avons commencé à travailler. (…)
Mais là-bas et au golf, ils n’étaient pas d’accord. Donc, ils ont commencé à menacer le gouverneur de la BCEAO, Dacoury Henri qui a été brave, courageux, qui a dit que »depuis quand la BCEAO s’occupe du règlement des problèmes électoraux dans les pays. Le mien est de gérer le CFA en Afrique de l’Ouest.
Ils l’ont pilonné et à la fin, voyant qu’ils ne réussissaient pas à lui tordre le cou, à une réunion où je n’étais pas, ils l’ont vidé, renvoyés de ce poste de gouverneur sous la forme déguisée d’une démission.
C’était au Mali, quand ils ont fini avec lui, le gouverneur par intérim qui l’a remplacé nous jouait des tours, faisait en sorte que la Côte d’Ivoire n’ait pas à sa disposition les sommes d’argent dont elle a besoin. Or la BCEAO, c’est nous. (…)
J’ai décidé de couper le pont avec Dakar. Et j’ai coupé le pont. Et j’ai pris la BCEAO Côte d’Ivoire comme notre banque centrale. Donc tout ce qu’on gagnait, rentrait dans la BCEAO Côte d’Ivoire comme notre banque centrale. Et donc nous avons continué à payer les fonctionnaires.(…)
Un matin, au Conseil des ministres, on nous apprend que la BICICI, Société Générale, la SIB ont fermé et que les dirigeants sont partis en vacances (ah bon, c’est comme ça ?) , donc j’ai nationalisé ces banques et tous les Ivoiriens qui travaillaient, je les ai fait revenir de vacances et ils étaient contents. C’était à la fin du mois et les salaires des fonctionnaires étaient rentrés. J’ai nationalisé la BICICI et la Société Générale et nous avons payé les salaires. (…)
Donc, on a fait ça et on a payé tous les salaires. Quand j’étais en prison, ils me font un procès ici et puis on parle de braquage de BCEAO. Moi Gbagbo? C’est manger qui me manque ?
Parce qu’ils savent très bien que ce que j’ai fait, ils ne peuvent pas le dire.
S’ils veulent me reprocher quelque chose, il faut qu’ils disent Gbagbo a nationalisé 2 banques françaises. S’ils disent ça, c’est la vérité, mais ils savent que les Ivoiriens vont aimer. Ça leur fait honte. Sinon, ils peuvent dire aussi que Gbagbo a coupé avec la BCEAO Dakar et il a pris son autonomie en Côte d’Ivoire au niveau de la banque centrale.
Ça aussi, ils ne peuvent pas dire ça, car c’est ce que l’AES est en train de faire, donc ils savent que ça ne les arrange pas. Ce sont les deux choses qu’on peut me reprocher. J’ai quitté Dakar et j’ai érigé notre succursale en Côte d’Ivoire. J’ai été le premier à faire ce que les autres vont faire. Alors, ils n’ont plus d’autres ressources que de m’arrêter », a-t-il déclaré.
Retrouvez l’essentiel de l’actualité sur notre compte Tiktok