La manifestation prévue pour le 8 novembre en Côte d’Ivoire à Abidjan par l’opposition ivoirienne pour dénoncer les violences de l’élection présidentielle d’octobre n’est pas autorisée, a rappelé le préfet de la région, conformément à l’interdiction des marches et des réunions pour deux mois pris par le gouvernement.
L’élection présidentielle du 25 octobre s’est déroulée dans le calme sur la majorité du territoire, mais des violences ont éclaté dans certaines localités et le climat politique était tendu.
Une dizaine de personnes sont mortes avant et pendant le examen, selon des sources officielles, une trentaine, selon l’opposition, et plus d’une centaine ont été condamnées à de la prison ferme pour avoir participé à des manifestations interdites par le pouvoir.
L’opposition contestait l’exclusion de certains de ses dirigeants de la présidentielle par la justice, notamment l’ancien chef de l’État Laurent Gbagbo (2000-2011), ainsi que la candidature à un quatrième mandat d’Alassane Ouattara, finalement réélu avec près de 90% des voix.
« Les réunions et manifestations publiques des partis et groupements politiques, à l’exception de ceux qui s’inscrivent dans le cadre de la participation au processus électoral (…) sont interdites sur toute l’étendue du territoire national pendant une période de deux mois, à compter du 17 octobre« , a rappelé le préfet Koua Andjou dans un communiqué consulté par l’AFP le 7 novembre.
Le 17 octobre, les ministères de l’Intérieur et de la Défense avaient publié un arrêté interdisant pour deux mois toute manifestation ou réunion « des partis ou groupements politiques« , à l’exception de ceux qui étaient qualifiés pour le contrôle présidentiel.
« En conséquence, le préfet d’Abidjan invite instamment les organisateurs de cette marche à se conformer aux termes dudit arrêté dont la violation constituerait une défiance à l’autorité de l’État et pourrait occasionner des troubles à l’ordre public« , a-t-il ajouté.
L’opposition ivoirienne dénonce régulièrement un manque de liberté d’expression. Le pouvoir répond interdire les manifestations qui risquent de troubler l’ordre public.
Le 6 novembre, un haut cadre du parti de Laurent Gbagbo, Damana Pickass, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt pour une dizaine de chefs d’accusation, dont « des faits d’actes terroristes » en lien avec l’élection présidentielle, selon la justice ivoirienne.
Cela fait suite à une série d’arrestations de plusieurs membres de partis politiques d’opposition ces derniers mois.
Dénoncées par ces partis, elles n’ont, selon les autorités, aucun lien avec l’appartenance politique. Le pouvoir assure également que les personnes arrêtées font tout l’objet de procédures d’enquête régulières.
Avec AFP