La relation économique entre la France et la Côte d’Ivoire s’apprête à franchir une nouvelle étape dans le secteur stratégique du cacao.
Le géant français du négoce Sucres et Denrées (Sucden) devrait bénéficier d’un soutien financier conséquent de 200 millions d’euros de la part de l’IFC, filiale de la Banque mondiale, d’ici le 30 septembre 2024.
Cette enveloppe est destinée à financer l’achat et l’exportation de fèves de cacao traçables en provenance de Côte d’Ivoire.
L’ambitieux projet vise à sécuriser l’approvisionnement de Sucden pour la campagne 2024/2025, avec un objectif d’acquisition de 83 000 tonnes de fèves via sa filiale ivoirienne, Sucden-Ci.
L’opération s’inscrit dans une logique de renforcement des liens économiques déjà étroits entre les deux pays. En effet, la France demeure le premier investisseur en Côte d’Ivoire, avec un stock d’IDE de 3,2 milliards d’euros.
L’initiative ne se limite pas à une simple transaction commerciale. Elle prévoit également un volet de développement, avec des financements avant récolte destinés aux petits exploitants agricoles ivoiriens.
Ces fonds leur permettront d’accéder aux ressources nécessaires pour l’entretien et l’amélioration de leurs exploitations.
De plus, l’IFC s’engage à fournir un accompagnement technique aux producteurs pour améliorer la qualité du cacao et se conformer aux réglementations européennes sur la déforestation.
Une collaboration plus large entre la France et la Côte d’Ivoire
Cette collaboration renforcée dans le secteur du cacao s’inscrit dans un contexte plus large de coopération franco-ivoirienne. La France est déjà le premier bailleur bilatéral du pays et le premier pays d’accueil des étudiants ivoiriens à l’étranger.
Les échanges commerciaux bilatéraux, qui s’élevaient à 2,5 milliards d’euros en 2022, témoignent de l’intensité des relations économiques entre les deux nations.
Cependant, ce partenariat soulève des questions sur l’équilibre des bénéfices entre les deux pays.
Alors que la France consolide sa position dans l’exploitation des ressources ivoiriennes, il est crucial de veiller à ce que cette collaboration contribue effectivement au développement durable et à l’amélioration des conditions de vie des producteurs locaux.