En marge de la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara déposera officiellement sa candidature, ce mardi 26 août 2025 à 11h30 auprès de la Commission électorale indépendante (CEI) à Abidjan . Cette annonce confirme les attentes du RHDP, son parti, qui l’a désigné comme « candidat naturel » pour le scrutin prévu le 25 octobre .
Au pouvoir depuis 2011, Alassane Ouattara entend ainsi concourir pour un quatrième mandat , alors que les candidats à la présidentielle n’ont plus que quelques jours pour déposer leurs dossiers complets devant la commission électorale . Pour l’instant, seules des personnalités politiques de moindre envergure ont accompli cette démarche . L’élection du 25 octobre représente une étape cruciale dans le paysage politique ivoirien, notamment après l’officialisation récente de la candidature du chef de l’État à sa propre succession .
La date officielle du dépôt de candidature d’Alassane Ouattara
La délégation du RHDP accompagnera le président Alassane Ouattara lors de son dépôt de candidature. Selon les informations communiquées par la présidence, une vingtaine de personnalités politiques, dont plusieurs ministres et hauts responsables du parti, seront présentes à cet événement protocolaire. Parmi eux figureront notamment le Premier ministre et des membres du bureau politique du RHDP.
L’annonce de cette date s’inscrit dans un calendrier électoral strictement défini par la Commission électorale indépendante. En effet, tous les candidats à l’élection présidentielle doivent déposer leur dossier avant le 30 août 2025, date limite fixée par la loi électorale ivoirienne. Le choix du 26 août, quatre jours avant l’échéance finale, démontre une stratégie politique calculée.
Par ailleurs, cette démarche administrative marque l’entrée officielle d’Alassane Ouattara dans la course à sa propre succession. Après cette étape, la CEI aura un délai de quinze jours pour examiner tous les dossiers et publier la liste définitive des candidats retenus pour le scrutin du 25 octobre.
À l’issue du dépôt de candidature, le président Ouattara devrait prononcer une allocution devant ses partisans rassemblés au siège de la CEI, avant de tenir une conférence de presse détaillant son programme électoral et ses ambitions pour un éventuel quatrième mandat à la tête de l’État ivoirien.
Une candidature qui divise la scène politique
La candidature d’Alassane Ouattara à un quatrième mandat suscite de vives contestations au sein de l’opposition ivoirienne. Dès l’annonce officielle le 29 juillet, les dirigeants de l’opposition ont rapidement dénoncé cette décision, accusant le gouvernement de manipuler le processus électoral.
Tidjane Thiam, leader du PDCI-RDA, a qualifié cette annonce de « violation de notre Constitution et nouvelle attaque contre la démocratie ». Laurent Gbagbo, lors d’un meeting à Yopougon le 17 août, a été plus catégorique : « Je voudrais que vous tous qui êtes là, vous alliez lui dire qu’il ne fera pas ce quatrième mandat. Il faut être clair et net : il n’y aura pas de quatrième mandat ».
En effet, la Constitution ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel a estimé en 2020 qu’avec la nouvelle Constitution adoptée en 2016, le compteur des mandats présidentiels avait été remis à zéro. Une interprétation que l’opposition conteste fermement.
Par ailleurs, quatre figures majeures de l’opposition sont exclues du scrutin : Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro. Cette situation a conduit à d’importantes manifestations, notamment celle du 9 août à Abidjan, où des milliers d’opposants ont défilé contre un quatrième mandat jugé « anticonstitutionnel ».
Face à ces critiques, le RHDP, parti au pouvoir, soutient sans réserve la candidature du président et accuse l’opposition de « préparer le chaos politique ».
Le processus électoral en Côte d’Ivoire en 2025
Le processus électoral ivoirien pour le scrutin présidentiel de 2025 se déroule selon un calendrier strict établi par la Commission électorale indépendante. Après la phase de dépôt des candidatures qui s’achève le 30 août, la CEI disposera de quinze jours pour examiner les dossiers et publier la liste officielle des candidats retenus.
La campagne électorale débutera officiellement le 10 octobre, soit deux semaines avant le jour du scrutin fixé au 25 octobre. Durant cette période, les candidats pourront présenter leurs programmes et tenir des meetings dans tout le pays. Le code électoral ivoirien prévoit un accès équitable aux médias publics pour tous les candidats validés.
Le jour du vote, plus de 8 millions d’électeurs seront appelés aux urnes dans environ 10 000 bureaux de vote répartis sur l’ensemble du territoire. En cas de second tour, celui-ci se tiendrait deux semaines après le premier, soit le 8 novembre.
Par ailleurs, plusieurs missions d’observation, notamment de l’Union Africaine et de la CEDEAO, seront déployées pour garantir la transparence du processus. Ces organisations joueront un rôle crucial dans la validation des résultats.
Enfin, le Conseil constitutionnel reste l’arbitre suprême du processus électoral. Il dispose d’un délai de sept jours après la proclamation des résultats provisoires par la CEI pour statuer sur d’éventuels recours et annoncer les résultats définitifs.
L’annonce officielle du dépôt de candidature d’Alassane Ouattara marque donc une étape décisive dans le processus électoral ivoirien de 2025. Le président sortant se présente ainsi pour un quatrième mandat controversé, soutenu par son parti le RHDP qui le considère comme son « candidat naturel ». Néanmoins, cette décision continue de provoquer des réactions vives au sein de l’opposition, laquelle dénonce une interprétation constitutionnelle contestable permettant cette nouvelle candidature.
Le calendrier électoral se précise désormais clairement. Après la date limite du 30 août pour le dépôt des candidatures, la Commission électorale indépendante examinera tous les dossiers avant de publier la liste définitive des candidats. Par la suite, la campagne électorale débutera le 10 octobre, deux semaines avant le scrutin prévu le 25 octobre.
Cette élection présidentielle s’avère particulièrement tendue dans un contexte où plusieurs figures majeures de l’opposition se trouvent exclues du processus. Les manifestations récentes témoignent certainement des divisions profondes qui traversent actuellement le paysage politique ivoirien. La présence d’observateurs internationaux jouera sans doute un rôle essentiel pour garantir la transparence d’un scrutin dont l’issue reste incertaine.
Le dépôt officiel de candidature d’Alassane Ouattara ce 26 août 2025 représente finalement bien plus qu’une simple formalité administrative, il symbolise le véritable lancement d’une campagne présidentielle qui s’annonce déterminante pour l’avenir politique de la Côte d’Ivoire.