En Côte d’Ivoire, le Procureur de la République a réagi, dans un communiqué publié ce jeudi 18 septembre 2025 sur sa page Facebook, aux interpellations menées par des agents de police encagoulés.
Dans le document, il dit regretter la propagande entourant ces opérations, souvent présentées comme des enlèvements commis par une milice au service du parti au pouvoir.
Le pays traverse actuellement une crise politique à quelques semaines de l’élection présidentielle.
Le parti de l’ancien président désormais opposant, Laurent Gbagbo a affirmé, le vendredi 19 septembre 2025, qu’une trentaine de ses membres avaient été « enlevés » ou arrêtés dans plusieurs villes, dont Abidjan, depuis le 1er août.
« Aujourd’hui, le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) dénombre 29 personnes victimes d’enlèvements, de disparitions forcées ou d’arrestations depuis le 1er août », a déclaré le président exécutif du PPA-CI, Sébastien Dano Djédjé, lors d’une conférence de presse.
La sortie du procureur vise ainsi à éclairer l’opinion et à rassurer la population.
Voici le communiqué :
COMMUNIQUÉ DU PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE
Près le Tribunal de Première Instance d’Abidjan
Le Procureur de la République constate que certaines personnes, notamment des responsables politiques et des organes de presse, présentent les opérations de Police ou de Gendarmerie visant l’interpellation d’individus en infraction comme des « enlèvements » commis par des agents encagoulés.
Il déplore ce narratif qui discrédite les forces de l’ordre et leurs actions dans le cadre de la lutte contre la criminalité. L’objectif sous-jacent est de faire croire à l’existence de milices agissant pour le compte du régime, en dehors de toute légalité, ce qui est faux.
Le Procureur rappelle que, conformément au Code de Procédure Pénale, il est informé et supervise toutes les opérations d’interpellation et d’arrestation, lesquelles sont menées dans un cadre légal strict.
Ces interventions ne constituent donc ni des enlèvements, ni des disparitions forcées. Le port de cagoules par certains agents relève d’un mode opératoire habituel dans les unités spécialisées, comme cela existe dans de nombreux pays.
Il rassure les populations : la Côte d’Ivoire ne connaît ni enlèvements, ni séquestrations, ni disparitions forcées. Toutes les personnes interpellées font l’objet de procédures régulières et, le cas échéant, sont détenues conformément à la loi.
Fait à Abidjan, le 18 septembre 2025
Le Procureur de la République
Braman Oumar
Magistrat Hors Hiérarchie