Mobilisés pour soutenir les engagements de la Côte d’Ivoire en faveur de la transition énergétique, EDF développe un projet de centrale biomasse innovant en partenariat avec des acteurs locaux de l’énergie.
La Côte d’Ivoire vise un mix énergétique dont 42 % seront issus d’énergies renouvelables d’ici à 2030. Pour l’aider à y parvenir, EDF a signé en décembre 2019 via BIOVEA Énergie (détenue avec ses partenaires Meridiam et Biokala, filiale du groupe SIFCA) un contrat de concession avec le gouvernement ivoirien.
Ce contrat prévoit la conception, le financement, la construction et l’exploitation pendant 25 ans d’une centrale biomasse de 46 MW.
Située dans la commune d’Aboisso, à 100 km à l’Est d’Abidjan, cette installation sera la plus grande centrale d’Afrique de l’Ouest alimentée à partir de déchets agricoles. Son exploitation créera 1 000 emplois locaux à temps plein.
Elle fonctionnera grâce à des feuilles de palmiers issues de la culture locale et récupérées à 70 % auprès de 12 000 planteurs villageois.
Les agriculteurs locaux verront ainsi leurs revenus annuels augmenter jusqu’à 20 % et pourront utiliser les cendres de combustion comme engrais naturel.
La centrale, dont la mise en service prévue pour 2025, produira 336 GWh par an, répondant aux besoins en électricité de 1,7 million de personnes par an.
Elle permettra également au pays de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 4,5 millions de tonnes de CO2 sur 25 ans.
énergies renouvelables en Côte d’Ivoire, un rôle stratégique
Aujourd’hui, les énergies décarbonées représentent 31 % de l’électricité produite dans le pays, selon les chiffres officiels. Les sept barrages hydroélectriques en service constituent pour l’heure la principale alternative aux quatre centrales thermiques existantes.
Parmi les nombreux barrages en projet ou déjà en construction, celui de Gribo-Popoli (sud-ouest) devrait être inauguré en juin et fournir 112 MW supplémentaires.
Dans le solaire aussi, les travaux se multiplient. La centrale de Boundiali, flambant neuve, ne sera bientôt plus la seule de ce genre, à en croire le ministre de l’énergie, qui cite une dizaine de villes dans lesquelles des fermes photovoltaïques vont apparaître d’ici peu, essentiellement dans le nord du pays. Dans cinq ans, « la part de l’énergie solaire sera de 9 % », prévoit-il.
Dans cette stratégie de diversification énergétique, la biomasse n’est pas négligée. Plusieurs initiatives émergent, dont celles portées par l’entreprise Biovea Energie, qui, en juillet 2023, a lancé à Aboisso (sud-est) la construction d’une centrale alimentée par les résidus de palmiers à huile.
Prévue pour 2025, l’usine devrait être, avec ses 46 MW escomptés, « la plus grande de la sous-région ouest-africaine », se réjouit le gouvernement. Des projets pour le réemploi des tiges de coton à Boundiali (25 MW) ou des cabosses de cacao à Gagnoa (20 MW) sont également à l’étude.