Côte d’Ivoire : Guillaume Soro réagit aux accusations d’Ibrahim Traoré et demande à Alassane Ouattara de…

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Crédit Photo : Jeune Afrique

L’ancien Premier ministre et ancien Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro a réagi aux récentes accusations du président de la transition du Burkina Faso.

En effet, lors de sa récente rencontre avec les Forces vives de la Nation, il y a quelques jours, Ibrahim Traoré a, contre toute attente, accusé État ivoirien d’abriter un centre d’opérations visant à déstabiliser son pays.

Si le gouvernement ivoirien n’a pas réagi à cette accusation, ces allégations de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso ont tout de même suscité de vives réactions.

L’ex patron de la primature ivoirienne et aujourd’hui opposant au régime, Guillaume Soro fait partie de ceux qui ont réagi à cette sortie de Ouagadougou.

Dans une déclaration rendue publique, Guillaume Soro a appelé le président ivoirien, Alassane Ouattara à renouer le dialogue avec les États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir, le Niger, le Mali et le Burkina Faso.

De même, dans ladite déclaration, il a invité au respect de la souveraineté du Burkina Faso.

Ci-dessous, la déclaration de Guillaume Soro

DÉCLARATION N°004 DE GÉNÉRATIONS ET PEUPLES SOLIDAIRES (GPS) RELATIVE À LA VIE DE LA NATION

✓ Des accusations portées par le Burkina Faso contre la Côte d’Ivoire

Le Capitaine Ibrahim Traoré, Président de la Transition au Burkina Faso, Chef de l’État, au cours d’une rencontre avec les forces vives de la nation le jeudi 11 juillet 2024, a formulé des accusations alarmantes et directes contre l’actuel Gouvernement ivoirien. Il a affirmé en substance qu’un centre des opérations visant à déstabiliser son pays était établi en Côte d’Ivoire. Il dit détenir des preuves solides et irréfutables pour étayer ses affirmations. La récurrence et la gravité de telles accusations suscitent préoccupation et inquiétude au sein des populations.

Le Cadre restreint de GPS s’est donc penché sur la matière pour tenter d’en saisir les tenants et les aboutissants. La sensibilité et la délicatesse du sujet nous imposent de l’appréhender avec beaucoup de maturité, au regard des liens historiques et séculaires qui unissent nos deux pays. Aussi, force est de reconnaître que l’actuel Gouvernement ivoirien s’est visiblement éloigné de ce que fut la seconde religion de feu le Président Félix Houphouët-Boigny, à savoir le dialogue, et n’a pas toujours su en faire bon usage. De sorte qu’il faut apprécier les propos accusatoires du Président de la Transition burkinabè à l’aune de la posture, à bien des égards, belliciste du président Alassane Ouattara vis-à-vis de son pays et des initiatives malheureuses du Gouvernement ivoirien en direction des pays de la Confédération des Etats du Sahel.

En effet, il est incontestable que le Président Alassane Ouattara et son Gouvernement ont été à l’avant-garde des sanctions illégales et illégitimes qui ont frappé durement les pays membres de la Confédération des États du Sahel. Fermeture des frontières, interdiction de commercer, confiscation des avoirs de ces pays à la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour disloquer leurs économies, blocus terrestre et aérien, même les médicaments à destination de ces pays étaient soumis à un embargo. Ces sanctions inhumaines ont causé larmes et désolation au sein des populations de ces États.

Pis, le Président Ouattara s’est proposé d’envoyer deux bataillons de l’armée ivoirienne, sans autorisation du Parlement, pour faire la guerre au Niger. Peut-on, dès lors, être surpris du ressentiment des peuples du Mali, du Burkina Faso, du Niger et de leurs dirigeants vis-à-vis de notre pays ? N’avons-nous pas objectivement créé cet environnement d’hostilité et de belligérance avec nos voisins ?

C’est pourquoi, GPS estime qu’il incombe au Gouvernement actuel de respecter la souveraineté de ces États et de renouer avec le traditionnel dialogue ivoirien, afin de rétablir des relations réellement fraternelles et d’apaiser le climat politique avec les pays de la Confédération des États du Sahel. Autant le Président Ouattara a mis force énergie à quereller et à sanctionner ces États, autant il devrait s’activer avec la même énergie pour renouer le dialogue et faire la paix. Il ne peut y avoir aucune autre alternative.

Soro Guillaume Kigbafori