C’est un revirement total, Tidjane Thiam, avant à la présidence du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), est maintenant candidat à sa propre succession.
Pourtant, il avait démissionné de ce poste le 11 mai 2025, il y a seulement trois jours. Le Comité électoral du 9e Congrès extraordinaire électif du PDCI a déjà validé sa candidature pour l’élection prévue ce 14 mai 2025.
Le contexte est véritablement particulier. Il faut savoir que sa récente démission avait pour but d’éviter une mise sous tutelle administrative du parti politique.
En effet, Tidjane Thiam fait face à des questions sur sa nationalité. La justice a ordonné en avril 2025 la radiation de son nom de la liste électorale.
Les juges ont considéré qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne lors de son inscription en 2022. Selon le Code ivoirien, « perd la nationalité ivoirienne, tout Ivoirien qui acquiert une autre nationalité ».
L’ancien dirigeant de Crédit Suisse avait obtenu la nationalité française en 1987, pendant ses études en France. Il n’a renoncé à cette nationalité qu’en mars 2025.
Par conséquent, tous ses actes avant cette date pourraient être annulés. C’est pourquoi une plaignante, Mme Valérie Yapo, a engagé une procédure judiciaire. Elle soutient qu’il n’était pas légalement un citoyen de la Côte d’Ivoire lors de son élection à la présidence du parti.
Face à cette situation compliquée, le PDCI a pris des mesures rapides. Tidjane Thiam a donc démissionné de la présidence du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI)
Ernest N’Koumo Mobio, doyen d’âge des vice-présidents, a été désigné président par intérim le 11 mai 2025. Dès le lendemain, il a convoqué en urgence le Bureau politique du parti. L’objectif était clair : organiser un congrès extraordinaire au plus vite pour élire un nouveau président.
Pour cette élection, une seule autre candidature a été déposée. Il s’agit de celle de Diakité Bouakary Sidiki. Mais elle a été rejetée par le Comité électoral.
La raison est double : ce militant n’est pas membre du Bureau politique et il n’a pas payé la contribution obligatoire de 30 millions de francs CFA. Ces conditions sont pourtant exigées par les statuts du parti.
Les dirigeants du PDCI semblent très confiants quant à l’issue du vote de demain. Akossi Bendjo, vice-président et coordinateur général du parti, l’a clairement exprimé.
Lors d’une déclaration au siège du PDCI à Abidjan ce mardi 13 mai, il a affirmé : « Dès demain, quand Thiam sera élu, le parti se battra pour qu’il soit candidat à la présidentielle du 25 octobre 2025 ».
Akossi Bendjo a également rappelé le « rêve » de Tidjane Thiam pour la Côte d’Ivoire. Celui-ci souhaite « une Côte d’Ivoire maîtresse de son destin et réconciliée, exemple de progrès en Afrique et dans le monde, où l’Homme, au centre des priorités, pourra s’épanouir dans la dignité et contribuer à la grandeur de notre nation ».
Cette stratégie politique de démission puis de candidature est véritablement un coup bien organisé. Elle montre la détermination de Tidjane Thiam et du PDCI à surmonter les obstacles juridiques. L’objectif final reste la participation à l’élection présidentielle d’octobre 2025.