La réforme du système de plaques d’immatriculation automobile lancée en ce début d’année 2023 par les autorités de Côte d’Ivoire a pris un sérieux coup de frein ce 3 janvier 2024.
Les employés chargés de produire les nouvelles plaques aux couleurs nationales orange et vert ont en effet débuté une grève illimitée.
Ces travailleurs grévistes sont salariés de l’entreprise privée 2GE, titulaire du marché de fabrication des plaques avec le ministère ivoirien des Transports.
Ils réclament le paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaires, le règlement des heures supplémentaires ou encore le versement des cotisations sociales.
Une grève dans la production des plaques d’immatriculation, un frein aux ambitions du Ministre des Transports de Côte d’Ivoire
Ce mouvement social tombe très mal pour le gouvernement. Car le Ministre Amadou Koné ne cachait pas sa fierté en fin de mois de décembre, affirmant que les nouvelles plaques d’immatriculation étaient désormais produites en 3 petits jours seulement. Un délai record salué comme exemplaire en Afrique de l’Ouest.
Hélas, cette grève pourrait anéantir ces avancées. Et ce alors que le système de plaques revêt aussi un enjeu de sécurité publique, selon les autorités.
Ces plaques d’immatriculations doivent permettre d’identifier les propriétaires de véhicules pour lutter contre les « voitures fantômes ».
Les nouvelles immatriculations s’inscrivent en outre dans une vaste réforme engagée ces dernières années en Côte d’Ivoire pour moderniser le secteur automobile. Au-delà des plaques, le pays s’est aussi doté d’un Guichet unique de l’automobile (GUA) centralisant toutes les démarches.
Contrôles techniques systématiques, numérisation des titres de circulation, le GUA chapeaute la petite révolution en cours dans le pays. D’où la volonté du gouvernement que ce chantier phare ne soit pas freiné par les querelles sociales chez son partenaire privé 2GE.
Car pour continuer à fluidifier le marché automobile ivoirien, les autorités comptent justement sur cet opérateur stratégique qui paye aujourd’hui le prix de ses négligences salariales.
En conséquence de quoi, de nombreux automobilistes attendront désormais avec appréhension leurs précieuses plaques bleu orange..
Face à ce mouvement social inopportun, le Ministre Koné est plus que jamais attendu pour trouver une sortie de crise rapide afin d’éviter que les promesses d’efficacité du GUA autour des plaques d’immatriculation ne soient réduites à néant par ce conflit social.
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