Les autorités ivoiriennes ont réaffirmé leur engagement à éliminer la fistule obstétricale d’ici à 2030, un objectif ambitieux qui nécessite la mobilisation de 75 milliards FCFA pour la prise en charge de 77 000 femmes, soit environ 900 000 FCFA par patiente.
Cette annonce a été faite lors d’un petit-déjeuner de presse tenu le mardi 13 mai 2025 au Plateau, marquant le lancement de la campagne régionale de lutte contre cette pathologie en Côte d’Ivoire.
Dr Honorée Kouamé, représentant la ministre Nassénéba Touré, a souligné que le Président Alassane Ouattara a inscrit la lutte contre la fistule parmi les priorités nationales.
Grâce à un partenariat solide avec l’UNFPA et la KOICA, plus de 4.400 femmes ont déjà été prises en charge et plus de 2.200 réinsérées dans la vie économique et sociale.
« C’est une avancée majeure, mais il faut aller plus loin », a-t-elle insisté, annonçant la tenue de la 2e édition de la conférence Sud-Sud du 12 au 24 mai 2025, qui réunira des chirurgiens de 13 pays de la sous-région.
Cette opération permettra de traiter au moins 144 femmes, de former 23 chirurgiens et de renforcer la solidarité africaine pour éradiquer la maladie d’ici 2030.
La campagne ne se limitera pas aux interventions chirurgicales.
Elle vise aussi à mobiliser les ressources nationales, les partenaires techniques et financiers, les collectivités territoriales et le secteur privé autour de l’objectif de « ne laisser aucune femme de côté ». Dr Kouamé a appelé la presse à s’impliquer activement : « C’est par vos plumes, vos caméras, vos micros que la voix des survivantes sera entendue et que l’action collective deviendra possible ».
De son côté, Madame Cécile Compaoré Zoungrana, représentante résidente de l’UNFPA en Côte d’Ivoire, a insisté sur le rôle crucial des médias dans ce combat.
Cissé Sindou, président du conseil d’administration de MS-Média, a quant à lui réaffirmé l’engagement de la presse à jouer pleinement son rôle.
La fistule obstétricale reste une tragédie sanitaire et sociale majeure en Côte d’Ivoire, avec une prévalence estimée à 1 % chez les femmes en âge de procréer, soit près de 74 000 femmes touchées.
Depuis 2012, plus de 16 millions de dollars ont été investis dans la lutte contre cette maladie invalidante, permettant de renforcer les capacités du système de santé et de traiter plusieurs milliers de femmes.
Toutefois, la continuité des soins nécessite un financement accru, d’où la campagne actuelle de mobilisation des ressources.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des engagements régionaux et internationaux visant à éliminer la fistule obstétricale en Afrique de l’Ouest d’ici à 2030, en renforçant la prévention, le traitement, la réinsertion sociale et la sensibilisation communautaire.