Côte d’Ivoire : deux ans de prison ferme confirmés en appel pour un enseignant syndicaliste

Côte d'Ivoire enseignant syndicaliste

Crédit Photo : Droits Humains

En Côte d’Ivoire, la cour d’appel d’Abidjan a confirmé le mercredi 16 juillet 2025, la condamnation à deux ans de prison ferme, sans mandat de dépôt, d’un enseignant et responsable syndical accusé d’avoir incité à la grève dans un établissement scolaire pour réclamer une prime.

Les grèves ont été rares ces dernières années en Côte d’Ivoire, une « trêve sociale » ayant été conclue en 2022, après un accord dans lequel le gouvernement s’engageait à améliorer les conditions des fonctionnaires.

Ghislain Duggary Assy est sorti de l’audience libre, mais déçu. « Je retourne libre à ma famille, je pense que c’est déjà bénéfique », a réagi l’enseignant. « C’est déplorable qu’en Côte d’Ivoire, on ne respecte pas notre liberté syndicale », a estimé M. Assy.

A l’issue de l’audience, ses avocats ont annoncé se pourvoir en cassation « dès demain » pour contester la décision de la cour d’appel.

« Nous ne pouvons pas accepter que pour avoir simplement distribué un mot d’ordre de grève, un citoyen, un syndicaliste reconnu puisse écoper de 24 mois de prison », a indiqué à la presse l’un de ses avocats, Léon Paul Boto.

Les enseignants ivoiriens réclament depuis des mois une prime d’incitation trimestrielle pour laquelle les syndicalistes avaient appelé à la grève début avril. Selon les responsables syndicaux, le mouvement avait été suivi à 80%.

Arrêté le 3 avril, M. Assy avait été condamné le 8 à deux ans de prison ferme, notamment pour « entrave au fonctionnement du service public ». En mai, il avait été mis en liberté provisoire.

Ghislain Duggary Assy dénonce par ailleurs les conditions « très violentes » de son arrestation, qu’il qualifie d’« enlèvement ».

« Il y avait des hommes en armes qui sont venus au nombre de dix », a expliqué le syndicaliste, précisant qu’ils « ont braqué des armes » sur lui, mais aussi sur sa famille.

Le porte-parole de l’intersyndicale des enseignants (IS-MENA), David Bli Ble, venu soutenir M. Assy, a de son côté affirmé sa volonté de « continuer la lutte jusqu’à ce que notre camarade retrouve sa totale liberté ».

© Avec l’Agence France-Presse

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