Côte d’Ivoire : désigné par son parti, Alassane Ouattara va-t-il officialiser sa candidature ?

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Crédit Photo : Fratmat.info

Alassane Ouattara briguera-t-il en octobre un quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire ? Sa réponse est attendue ce dimanche 22 juin 2025 devant des dizaines de milliers de partisans lors d’un grand meeting à Abidjan, au lendemain de sa désignation par son parti comme candidat à la présidentielle.

La question agite les milieux politiques ivoiriens depuis des mois a fortiori depuis la publication de la liste électorale début juin qui exclut plusieurs figures de l’opposition.

M. Ouattara, 83 ans et au pouvoir depuis 2011, entretient le suspens. En janvier, dans l’une de ses rares déclarations publiques sur le sujet, il avait simplement dit être « désireux de continuer à servir son pays ».

Dimanche matin, les tribunes du stade d’Ebimpé de 60.000 places qui porte son nom étaient remplies de militants et les banderoles à l’effigie du chef de l’Etat fleurissaient dans l’enceinte qui avait vu la Côte d’Ivoire remporter la CAN 2024.

Samedi, son parti, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), l’a désigné à l’unanimité comme candidat pour la présidentielle.

Sa prise de parole, prévue à la mi-journée, est très attendue : acceptera-t-il directement d’endosser le costume du candidat ou demandera-t-il un délai de réflexion ?

« J’attends un discours où il se prononcera sur sa candidature. Il est celui qui a développé la Côte d’Ivoire à un niveau exceptionnel, c’est un grand bâtisseur », explique Hugo Romaric, un jeune militant du RHDP, venu de l’ouest du pays.

« C’est ADO (Alassane Dramane Ouattara) ou rien », abonde Habiba Soumahoro, une militante du quartier populaire d’Abobo, dans le nord d’Abidjan.

« Il peut réserver une surprise en déclinant la demande des militants et choisir un autre cadre pour représenter le RHDP à l’élection », tempère l’analyste politique Geoffroy Julien Kouao.

– Tensions politiques –

L’opposition, convaincue qu’il va se présenter, se dresse déjà contre une telle candidature, a fortiori après l’exclusion de ses têtes d’affiches.

L’ex-président Laurent Gbagbo, son ancien bras droit Charles Blé Goudé et l’ancien Premier ministre en exil Guillaume Soro sont radiés de la liste électorale pour des condamnations en justice.

Tidjane Thiam, leader du principal parti d’opposition, a lui aussi été écarté par la justice pour des problèmes de nationalité.

Ces décisions judiciaires ont alimenté des tensions, l’opposition estimant que le pouvoir choisit ses adversaires, tandis que les autorités nient toute intervention politique.

« Je ne peux pas rester silencieux devant les dérives qui veulent nous faire revenir au parti unique. Je ne peux pas accepter ça. Je n’abandonnerai pas le combat contre le quatrième mandat », a déclaré Laurent Gbagbo, jeudi.

« La continuité conduira à l’instabilité, le changement conduira à la stabilité », ajoute Tidjane Thiam.

Au RHDP, où les réalisations économiques du président sont mises en avant, ce nouveau mandat est vu comme une évidence.

« Au-delà des chiffres, c’est l’espoir qui a été restauré, c’est la dignité des Ivoiriennes et des Ivoiriens qui a été réaffirmée, c’est le développement qui est devenu une réalité dans les villes comme dans les villages », assure l’ex-Premier ministre Patrick Achi.

La Côte d’Ivoire a plusieurs fois connu des violences lors de périodes électorales. Fin 2010 et début 2011, l’élection d’Alassane Ouattara, contestée par son rival Laurent Gbagbo, avait fait environ 3.000 morts.

Lors de la dernière présidentielle, l’opposition avait contesté la constitutionnalité du troisième mandat d’Alassane Ouattara.

Au moins 85 personnes ont été tuées dans des violences en marge de l’élection qui avait abouti à la réélection du chef de l’État avec plus de 94 % des voix.

Avec AFP

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