En Côte d’Ivoire, les noms d’anciens hauts cadres ont été cités dans l’affaire de l’incendie de l’autobus Tata Marcopolo de la SOTRA à Yopougon.
Le Procureur de la République a publié, le 11 août 2025, un communiqué faisant le point sur les enquêtes menées suite à cet incident.
Voici le communiqué :
COMMUNIQUÉ DU PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE PRÈS LE TRIBUNAL DE PREMIÈRE INSTANCE D’ABIDJAN
Dans la nuit du vendredi 1er août 2025, dans la commune de Yopougon, une horde d’individus encagoulés, munis de machettes, de gourdins, d’armes à feu et de cocktails incendiaires, a perpétré des actes de violence. Au cours de ces faits, ils ont incendié un bus de la SOTRA, dégradé un véhicule de la Police Nationale et molesté ses occupants.
L’enquête ouverte à la suite de ces événements a permis l’interpellation des nommés Kouamé Josué Kouamé, alias « Général Frazaho », Zoh Inza alias « Zoulou », Gnegbre Kado Jean Claude alias « Jaguar », Zaholy Pascale, Fofana Souleymane alias « Solo », Gnegbre Gbadjale Jean Alain, Gnegbre Ouaga Ange Deshor alias « Gbe-Susteme », Kuisse Elphège Fréjus alias « Kirikou » et Brou Adom Jean-Louis.
Au cours des auditions, ces individus ont cité Messieurs Lida Kouassi Moïse, ancien Ministre de la Défense, et Koné Boubakar, ambassadeur à la retraite, comme instigateurs des violences.
Il ressort également que l’objectif était de provoquer un climat de terreur et d’intimider la population, suite à l’annonce de la candidature du Président de la République à l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Le mode opératoire consistait notamment à incendier des bus, des stations-service, le siège de la Commission Électorale Indépendante locale (CEI de Yopougon Niangon), ainsi que les locaux de la mairie annexe de Yopougon Niangon à gauche.
Déférés ce lundi 11 août 2025 à la Section Antiterroriste du Tribunal d’Abidjan, une information judiciaire a été ouverte contre les susnommés, avec mandat de dépôt, pour les faits d’acte terroriste, complot contre l’autorité de l’État, participation à un mouvement insurrectionnel, dégradation volontaire de véhicules et incendie volontaire de véhicules appartenant à autrui.
Ces faits sont prévus et punis par les articles 3, 8, 10 et 11 de la loi n°2024-360 du 11 juin 2024 modifiant la loi n°2015-493 du 7 juillet 2015 portant répression du terrorisme, telle que modifiée par la loi n°2018-864 du 19 novembre 2018, ainsi que par les articles 29, 163, 176, 190 et 493 du Code pénal.
Fait à Abidjan, le 11 août 2025.
Le Procureur de la République
Yoné Braman Oumar
Magistrat Hors Hiérarchie