En Côte d’Ivoire, le ministère des Droits de l’Homme et de la Justice a publié ce jeudi 21 août 2025 sur sa page Facebook, un communiqué de presse relatif à la condamnation de l’ancien président Laurent Gbagbo.
Selon le communiqué, Laurent Gbagno, définitivement condamné en 2019 et radié de la liste électorale en 2020, a tenté en 2025 de faire annuler ces sanctions par l’intermédiaire de l’ONU afin de pouvoir se présenter aux élections présidentielles de 2025.
Toutefois, le Comité des droits de l’Homme a rejeté sa requête, confirmant qu’il demeure privé de ses droits civiques et politiques, ce qui l’exclut de toute candidature à la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
Voici le communiqué :
FEDIDA AVOCATS
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
M. Laurent GBAGBO a été définitivement condamné le 29 octobre 2019 par le Tribunal de Grande Instance d’Abidjan pour des faits graves d’atteinte à la probité publique. Cette décision, devenue irrévocable, a entraîné, conformément au Code électoral ivoirien, la déchéance de ses droits civiques et politiques, comme l’ont confirmé les juridictions compétentes le 4 août 2020 à l’issue d’une procédure contradictoire.
Ces décisions ont été depuis acceptées par l’intéressé, qui s’est abstenu d’exercer tout recours.
Cependant, pour des motifs manifestement dictés par des considérations politiques, M. GBAGBO a entrepris de troubler la sérénité du processus électoral en cours en saisissant le Comité des droits de l’homme des Nations Unies par une requête datée du 21 juillet 2025.
Dans celle-ci, il sollicite diverses mesures visant à invalider les effets de la condamnation prononcée le 29 octobre 2019, en particulier celles qui, en application de l’article 4 du Code électoral, ont conduit à son exclusion de la liste électorale le 4 août 2020.
La Côte d’Ivoire fera, en temps opportun, valoir ses observations sur cette requête aventureuse, infondée et outrancière, émanant d’une personnalité condamnée définitivement pour des faits d’une particulière gravité au regard de la morale publique.
M. Laurent GBAGBO a assorti sa requête d’une demande de mesures provisoires visant notamment à :
• Suspendre les effets de la condamnation pénale contestée, y compris son inscription au casier judiciaire ;
• Suspendre sa radiation de la liste électorale ;
• Garantir son droit d’être candidat et de voter en 2025, jusqu’à la décision sur le fond.
Le 20 août 2025, après examen du dossier conformément à la procédure en vigueur, le Comité des droits de l’Homme a immédiatement et d’office rejeté la demande de M. Laurent GBAGBO, estimant que la requête introduite ne démontrait en rien une violation de ses droits qui aurait justifié la mise en œuvre d’une quelconque mesure provisoire.
La Côte d’Ivoire, qui demeure étonnée par l’audace d’une telle demande formulée plus de six années après la condamnation définitive de M. GBAGBO, constate que la tentative d’instrumentalisation du Comité des droits de l’Homme a échoué. Le rejet des mesures provisoires sollicitées constitue ainsi un revers pour la stratégie visant à tromper l’opinion publique sur la loyauté du processus électoral en cours.
La Côte d’Ivoire rappelle qu’elle respecte l’ensemble des engagements internationaux qu’elle a souverainement ratifiés, et notamment ceux découlant du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Elle applique en particulier les dispositions de l’article 25 dudit Pacte, conformément à sa législation nationale, en tous points conforme aux standards internationaux en matière de protection des droits civiques et politiques.
Elle regrette et déplore que des décisions des organes de régulation des institutions internationales soient ainsi détournées de leur finalité.
Jean-Marc FEDIDA
Avocat à la Cour de Paris